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L’affaire Sweet Beauté, la plainte de Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko et la citation directe à Cheikh Yérim Seck sont les sujets brûlants auxquels la justice doit trancher. Cette justice décriée doit-elle faire son propre procès ? Des experts interrogés par nos confrères d’iRadio ont tenté d’apporter leur réponse.
Selon le professeur Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la faculté de Droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la justice doit faire preuve d’impartialité. «C’est des dossiers qui ont le caractère des dossiers politico-judiciaires. C’est ce qui rend la tâche un peu complexe pour qu’il n’y ait pas de parti-pris, pour qu’il n’y ait pas de décisions partisanes. Le juge devra simplement se cantonner  sur les principes qui sont enseignés par rapport à un procès équitable ou bien par rapport à un jugement équitable. Dans ce cas de figure, il y a l’indépendance même de la justice qui est jeu», a-t-il avoué.

Son collègue Iba Barry Camara est d’un autre avis. De son point de vue, les juges ne font que leur travail. Le pénaliste ne pense pas que la justice soit en sursis.
«En vérité, lorsqu’elle  est saisie  par les justiciables, elle ne peut pas faire autre chose que juger. Mais si les justiciables ne la saisissent pas, c’est sûr que la justice ne devra pas s’autosaisir, parce qu’on aurait pu dire  que la justice ferait le procès si effectivement elle s’autosaisissait ; ce qui n’est pas le cas».
L’enseignant-chercheur ne comprend pas pourquoi les justiciables n’usent pas des autres mécanismes que leur confère la loi pour soulager les juges. «On est en train de vulgariser la justice. Le fait pour un oui ou non de ce dire donc la justice, c’est là où se trouve le problème et c’est ce qu’il faut effectivement dénoncer. Pourquoi, au Sénégal, on ne choisirait pas les modes de règlement à l’amiable de certains litiges ou bien de certains contentieux ?», interroge-t-il.
De toute façon, la justice peut restaurer son image, afin de démontrer qu’elle est indépendante. «La population va observer, les penseurs vont observer. Est-ce qu’il  y aura parti-pris ou pas ? Moi, j’invite le juge à respecter les principes directeurs du procès pénal, à savoir le droit de la défense, le simple fait qu’on puisse avoir un avocat, respecter la présomption d’innocence et le principe du contradictoire, si on arrive à un procès. Je pense que si le juge parvient à respecter tout cela, on aura une justice, un traitement qui répondrait à la faveur du droit», réplique-t-il.

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