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ACTUALITE POLITIQUELes choses sérieuses commencent à l’Assemblée nationale. Après le choix du président et l’installation du bureau, les nouveaux députés vont entrer de plain-pied dans la 14e législature avec l’ouverture, ce vendredi, de la session unique parlementaire. L’Observateur a listé quatre dossiers chauds qui seront sur la table des députés.
Il y a d’abord le vote du budget. Il constitue le sujet prioritaire de la session inaugurale. La Constitution consacre 60 jours à ce thème avec la possibilité de rallonger les délais. D’ordinaire, fort d’une majorité écrasante, le gouvernement voit son budget passer comme lettre à la poste. Mais avec le rééquilibrage des forces au Parlement, à la faveur des Législatives du 31 juillet dernier, ce n’est pas gagné pour la 14e législature. Des risques de blocage planent.
Même s’il ne siège pas à l’hémicycle, Ousmane Sonko de Yewwi Askan Wi, avait prévenu : «Nous éplucherons le budget que Macky Sall va déposer sur la table de l’Assemblée nationale pour nous assurer qu’il est bien dans l’intérêt du Sénégal. Sinon, on lui retournera le budget en seconde lecture.»
Deuxième sujet fort, l’éventualité de présenter à l’Assemblée nationale un projet de loi d’amnistie qui profiterait, notamment, à Khalifa Sall et Karim Wade. «Jusqu’ici on n’est pas fixé sur le fait que ce sera une loi d’amnistie ou une révision du Code électoral. Le gouvernement n’a donné aucune indication», souligne l’ancien député Alioune Souaré. En tout cas, si le sujet doit être débattu à l’Assemblée nationale, ce ne sera pas avant la fin des plénières sur le budget, prévue dans la première semaine de décembre.
Les députés pourraient être amenés à se pencher en plus sur la situation de Mimi Touré. L’ancienne Première ministre a pris ses distances avec le groupe Benno Bokk Yakaar et fait part au président de l’Assemblée nationale de sa décision de devenir député non-inscrit. La coalition présidentielle, considérant qu’elle a démissionné de ses rangs, voudrait récupérer son siège. Mais c’est chose impossible d’après Alioune Souaré.
«Ils ne peuvent pas le faire, tranche l’ancien député. L’article 22 du règlement intérieur, qui est une loi organique, consacre le principe de la démission d’un groupe parlementaire. Il dit que la notification doit être portée à la connaissance du président de l’Assemblée nationale. Il n’informe même pas le président du groupe parlementaire. S’ils veulent trouver une autre qualification à la démission, c’est un problème interne.»
Quatrième sujet brûlant : le projet de proposition de loi de Mimi Touré limitant l’exercice de fonctions et responsabilités dans les institutions de la République en rapport avec l’existence de liens familiaux avec le président de la République. Alioune Souaré croit savoir que ce texte risque d’être déclaré irrecevable. Même si, s’empresse de préciser l’ancien député, la proposition devra être examinée obligatoirement au cours de la session qui s’ouvre ce vendredi et sera bouclé en juin prochain, ou au plus tard, lors de la prochaine.
La Cour de Justice de l’Union européenne, interrogée par le tribunal du travail francophone de Bruxelles, a rendu jeudi un arrêt qui valide la possibilité d’interdire sur le lieu de travail le port de signes religieux, pour autant que ce règlement s’applique à tous et […]
ACTUALITE INTERNATIONALLa Cour de Justice de l’Union européenne, interrogée par le tribunal du travail francophone de Bruxelles, a rendu jeudi un arrêt qui valide la possibilité d’interdire sur le lieu de travail le port de signes religieux, pour autant que ce règlement s’applique à tous et sans distinction de conviction. L’arrêt ajoute cependant des nuances quant au risque d’une discrimination indirecte si un tel règlement aboutit de facto à une différence de traitement sans justification valable.L’affaire suit la plainte d’une femme, L.F., qui avait proposé en 2018 sa candidature pour un stage auprès d’une société de logements sociaux. Après un entretien positif, l’entreprise n’avait pas donné suite, car la candidate, qui portait le foulard islamique, ne souhaitait pas se conformer à l’exigence de neutralité qui interdisait toute manifestation (entre autres vestimentaire) de convictions religieuses, philosophiques ou politiques. Le tribunal du travail s’est tourné vers la CJUE pour obtenir des clarifications sur la directive sur l’égalité de traitement en matière d’emploi.
La Cour indique dans son arrêt qu’un règlement de travail qui interdit le port de tout signe visible de convictions politiques, philosophiques ou religieuses sur le lieu de travail ne constitue pas une discrimination directe fondée sur la religion ou les convictions, pour autant que l’interdiction soit appliquée de manière générale et indifférenciée. Autrement dit : si le règlement couvre bien tout signe, petit ou grand, de toute religion ou conviction, et est appliqué à tous, il ne peut pas être considéré tel quel comme une preuve de discrimination.
L’arrêt ajoute cependant qu’une telle interdiction de port de signes connotés peut « constituer une différence de traitement indirectement fondée sur la religion ou sur les convictions » si elle aboutit dans les faits à désavantager les personnes d’une religion particulière. Pour éviter qu’il y ait dans ce cas discrimination, la mesure devrait être justifiée par un objectif légitime accompagné de moyens appropriés d’y parvenir. Il revient à l’employeur de démontrer ce « besoin », qui ne peut pas se limiter à une simple volonté de neutralité de l’entreprise.
Après avoir raté sa promesse d’une autosuffisance en riz pour le Sénégal en 2017, Macky Sall tire une nouvelle priorité de son tiroir : la souveraineté alimentaire. La question est importante au point qu’il a décidé « d’intégrer le volet ‘’souveraineté alimentaire’’ aux missions et […]
ACTUALITE économieAprès avoir raté sa promesse d’une autosuffisance en riz pour le Sénégal en 2017, Macky Sall tire une nouvelle priorité de son tiroir : la souveraineté alimentaire. La question est importante au point qu’il a décidé « d’intégrer le volet ‘’souveraineté alimentaire’’ aux missions et à l’intitulé du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural afin d’asseoir l’extension des surfaces cultivées, l’amplification des productions agricoles et horticoles au regard du volume de nos importations et des modes de consommation ».
Pour y arriver, les structures de recherches et de production agricoles seront sollicitées. Les travaux de l’Institut de Technologie alimentaire (ITA) devront à cet effet être mis à profit. Le SAED et la SODAGRI auront une nouvelle doctrine d’intervention que devra proposer le ministre de l’agriculture. La distribution du matériel agricole sera évaluée et le Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR) actualisé.
Tiré du Plan Sénégal Émergent, ce programme rappelle Macky Sall relève d’une compétence interministérielle. Ainsi, il engage le Ministre Aly Ngouille Ndiaye, « sous la supervision du Premier Ministre, d’élaborer, avant fin décembre 2022, une Stratégie de souveraineté alimentaire du Sénégal (SAS), consensuelle, pragmatique et durable ». Instruction est donc donnée aux autres ministères concernés d’avoir « une implication opérationnelle ».
Et pour éviter que les produits pourrissent à la période de la récolte, Macky Sall demande à son gouvernement « d’accélérer l’édification ciblée des magasins de stockage et des unités de transformation des productions ». L’objectif étant d’avoir un écosystème favorable à la souveraineté alimentaire.
En Afrique de l’Ouest généralement et au Sénégal en particulier, le processus d’autonomisation économique des femmes rencontre bon nombre d’obstacles même si des progrès sont en train d’être notés. Toutefois, le Consortium pour la Recherche Économique et Social, (CRES) a jugé nécessaire de réunir les […]
ACTUALITE SOCIETEEn Afrique de l’Ouest généralement et au Sénégal en particulier, le processus d’autonomisation économique des femmes rencontre bon nombre d’obstacles même si des progrès sont en train d’être notés. Toutefois, le Consortium pour la Recherche Économique et Social, (CRES) a jugé nécessaire de réunir les acteurs afin de faire le point sur les avancées notées mais aussi d’ouvrir des perspectives. Un colloque va ainsi être tenu les 26 et 27 octobre à Dakar. Il réunira, à la fois, les universitaires, les associations féministes, les autorités politiques, les femmes elles-mêmes pour un partage d’expérience et les bailleurs. En prélude à ce colloque, un atelier de formation a été organisé ce jeudi 13 octobre. Les professionnels de l’information ont pu être sensibilisés aux questions touchant à l’autonomisation économique des femmes en vue de mieux restituer les discussions des travaux du forum et de sensibiliser les décideurs.
L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie a, récemment, publié un rapport faisant état de la répartition du temps de travail domestique entre les hommes et les femmes. Il s’agit notamment de la dimension liée aux travaux non-rémunérés. Selon les chiffres de l’ANSD, au Sénégal, les femmes passent plus de 4h aux travaux non rémunérés. Ces chiffres connaissent une hausse dans les zones rurales par contre. Les études montrent, par exemple, que dans le nord, les femmes passent entre huit et dix heures aux travaux non rémunérés. Dans ces travaux figurent ceux domestiques et les travaux de soins. Les hommes ne consacrent que 30 minutes à ces travaux selon toujours l’ANSD. Sur le plan social et culturel, ces travaux sont dévolus « naturellement » aux femmes. Ces enquêtes révèlent alors que « la charge de travail domestique des femmes est élevée comparé à celle des hommes », constate le docteur Fatou Cissé, chercheur au Consortium pour la Recherche et l’Économie sociale (CRES).
Ces évidences affectent directement l’autonomisation économique de la femme. « Cette charge de travail constitue une contrainte pour les femmes pour aller travailler, gagner des ressources et donc assurer leur autonomisation économique » explique Fatou Cissé. En effet, ce temps accordé au travail non rémunéré réduit de manière considérable la formation préalable à l’exercice d’un travail rémunéré par une diminution de l’éducation ou du développement des compétences, limité la participation à la main-d’œuvre, réduit la rémunération salariale en raison de l’acceptation d’emploi de moindre qualité. Le temps consacré aux travaux non rémunérés handicape aussi la progression dans la carrière rémunérée mais réduit le pouvoir des femmes en limitant leur représentation et leur pouvoir de décision.
Pour pallier ce problème, le CRES, en partenariat avec d’autres organisations a mis en place un forum regroupant l’ensemble des acteurs. Un cadre de débat va aussi être organisé à l’occasion du colloque international sur l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre se tiendra les 26 et 27 octobre à Dakar.
Foyers améliorés
En attendant, durant l’atelier réservé aux journalistes, des pistes de solutions ont été dégagées. Si dans les pays occidentaux, des efforts considérables ont été notés, les choses traînent encore au Sahel à quelques exceptions près. « Il y’a des solutions qui sont en perspective comme le développement des services de garde des enfants pourvu qu’ils soient de proximité, abordables et donc accessibles aux femmes. Les foyers améliorés peuvent aussi être une solution pour les femmes pour réduire le temps qu’elles prennent pour cuisiner en utilisant par exemple du feu de bois » a indiqué Docteur Cissé.
En réalité, les soins non-rémunérés sont négligés dans les politiques économiques. L’enjeu est énorme. Les femmes s’investissent grandement dans le fonctionnement des ménages notamment sur le plan économique. Toutefois, elles se retrouvent confrontées aux hostilités des hommes notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat. Les femmes peinent encore à accéder au crédit à cause d’un défaut de garantie. Alors que la plupart de leurs gains sont reversés aux foyers. La sensibilisation des hommes en ce sens est alors un début de solution. Par ailleurs, un plaidoyer sera porté à l’endroit des décideurs pour un plus grand accès des femmes au foncier.
En fin de compte, l’ensemble de ces problématiques autour de l’autonomisation économique de la femme seront abordés lors du colloque. Ces questions seront réparties en six axes que sont : Travail non rémunéré, normes sociales, entreprenariat féminin, finance inclusive, éducation/ formation, informalité de l’emploi, infrastructures, énergies renouvelables, économie verte et enfin autonomisation économique des femmes en situation de crise.
Le maire de Dakar a été élu en marge du 7ème congrès mondial des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU Monde). Lors de cette rencontre, Dias a animé avec ses collègues Maires des villes de Montevideo (Uruguay) et Bogota (Colombie), un panel sur » l’avenir […]
Non classéLe maire de Dakar a été élu en marge du 7ème congrès mondial des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU Monde).
Lors de cette rencontre, Dias a animé avec ses collègues Maires des villes de Montevideo (Uruguay) et Bogota (Colombie), un panel sur » l’avenir des Villes métropolitaines à partir des desseins et des idées des enfants ».
« Nous devrions préserver nos plages, aménager des espaces verts et de loisirs, reboiser nos villes pour combattre la pollution et par ricochet les maladies (ex: l’asthme), etc… Des énergies, synergies et lendemains meilleurs pour, avec et autour des enfants », a plaidé Barth.
La ville de Dakar a réintégré ces instances après plusieurs années d’absence
Une affaire de sextape éclabousse une ancienne candidate du célèbre jeu concours Sen P’tit Gallé. Ceci faisant suite à la diffusion de vidéos obscènes qui tiennent en haleine les populations de Fatick, plus précisément la localité de Mame Mindiss. Une chanteuse dont les initiales sont […]
ACTUALITE SOCIETEUne affaire de sextape éclabousse une ancienne candidate du célèbre jeu concours Sen P’tit Gallé. Ceci faisant suite à la diffusion de vidéos obscènes qui tiennent en haleine les populations de Fatick, plus précisément la localité de Mame Mindiss.
Une chanteuse dont les initiales sont M.T, par ailleurs ancienne candidate de Sen P’tit Gallé ? Est citée dans cette affaire de sextape, selon Seneweb. En effet, dans l’une des vidéos qui ont fuité, cette fille versait un lubrifiant sur son corps en se masturbant.
Elle n’est pas la seule puisque les vidéos de D.L, fille d’une célèbre restauratrice à Fatick, et une autre a, également, été partagées sur WhatsApp. Deux parmi ce trio s’adonnaient individuellement à des expériences sexuelles et l’autre était en galante compagnie avec un homme.
L’ancien capitaine de l’équipe de France de football Patrice Evra sera jugé pour « injure » homophobe lundi au tribunal de police à Paris, et encourt une amende pour des propos visant le PSG datant de 2019, a appris l’AFP de source proche du dossier jeudi.Ancien défenseur […]
ACTUALITE SPORTSL’ancien capitaine de l’équipe de France de football Patrice Evra sera jugé pour « injure » homophobe lundi au tribunal de police à Paris, et encourt une amende pour des propos visant le PSG datant de 2019, a appris l’AFP de source proche du dossier jeudi.
Ancien défenseur et capitaine de Manchester United, Patrice Evra s’était déchaîné sur les réseaux sociaux en mars 2019 après une victoire des Mancuniens contre le PSG en Ligue des champions, invectivant l’ancien joueur parisien Jérôme Rothen puis lançant notamment « Paris, vous êtes des pédés, vous êtes des PD… Ici, c’est les hommes qui parlent ».
Le joueur, habitué des insultes dans les médias ou les réseaux sociaux, avait ensuite posté un nouveau message pour s’excuser, assurant ne pas être homophobe.
Les associations Mousse et Stop Homophobie, soutenues par le collectif anti-homophobie Rouge Direct, avaient déposé plainte, et M. Evra a été mis en examen pour « injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle ».
Le joueur avait reconnu devant le juge avoir tenu les propos litigieux, évoquant des faits qui se seraient déroulés le 15 mars 2019, « date de l’anniversaire du footballeur Paul Pogba ».
Dans son ordonnance de renvoi en procès datée du 5 mai, le juge d’instruction estime que Patrice Evra « s’est exprimé dans un cadre privé pour la réalisation d’une vidéo qui a ensuite été publiée sur Snapchat à son insu ».
« Les propos ont donc été tenus de manière non confidentielle, mais pas publique », et M. Evra « n’a pas eu l’intention de rendre publiques ses paroles ».
L’injure non publique fait encourir à M. Pogba une contravention, en l’espèce une amende de 1.500 euros, et lui vaut de comparaître lundi matin, le 17 octobre, devant le tribunal de police de Paris.
Si l’infraction d’injure publique avait été retenue, M. Evra aurait comparu devant le tribunal correctionnel et aurait été passible d’un an d’emprisonnement de 45.000 euros d’amende.
Sollicité, son avocat n’a pas répondu à l’AFP.
Pour Etienne Deshoulières, avocat des associations, « l’emploi de cette injure homophobe par un ancien capitaine de l’équipe de France n’est pas anodin. Cela renforce le climat d’homophobie présent dans le football professionnel. »
Pour Julien Pontes, porte-parole du Collectif Rouge Direct, « ce procès est l’occasion immanquable d’affirmer que l’impunité de l’homophobie dans le football, c’est fini », ce qui serait selon lui un signal fort « à quelques semaines du Mondial au Qatar ».
L’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) a informé que plus de 519 personnes ont déjà perdu la vie sur nos routes, durant cette année. «Du 1er Janvier 2022 au 30 septembre 2022, nous sommes à 519 morts. C’est plus que ce qu’on a eu […]
ACTUALITE SOCIETEL’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) a informé que plus de 519 personnes ont déjà perdu la vie sur nos routes, durant cette année.
«Du 1er Janvier 2022 au 30 septembre 2022, nous sommes à 519 morts. C’est plus que ce qu’on a eu l’année dernière. On a eu 491 morts sur toute l’année 2021 par exemple. Les morts sur le coup je veux dire. L’année n’est pas encore terminée et on a déjà dépassé ces statistiques-là. Nous sommes à 519 morts, compte non tenu des morts constatés lors du Gamou. Rien que le Magal où on a eu 33 morts», a déclaré Cheikh Oumar Gaye, Directeur général de la structure hier mercredi.
Quand Fatoumatta a commencé à avoir de la fièvre fin août, l’hôpital où son père l’a emmenée a diagnostiqué un paludisme, mal répandu en cette saison, et l’a renvoyée à la maison en prescrivant un sirop au paracétamol.Fatoumatta s’est éteinte une semaine après. Elle avait […]
ACTUALITE SOCIETEQuand Fatoumatta a commencé à avoir de la fièvre fin août, l’hôpital où son père l’a emmenée a diagnostiqué un paludisme, mal répandu en cette saison, et l’a renvoyée à la maison en prescrivant un sirop au paracétamol.
Fatoumatta s’est éteinte une semaine après. Elle avait deux ans et compte parmi les 69 enfants qui ont succombé en Gambie à une insuffisance rénale aiguë au cours des trois derniers mois.
Le chagrin partagé entre Gambiens sur les réseaux sociaux est de plus en plus teinté de colère contre cette industrie pharmaceutique étrangère qui pourrait avoir provoqué leur mort, contre le délabrement du système sanitaire et contre la réponse du gouvernement.
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause.
Les enquêtes ouvertes par les autorités et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devront dire si la vie de Fatoumatta et des autres, quasiment tous âgés de moins de cinq ans, s’est arrêtée prématurément parce qu’on leur avait administré ces médicaments contenant selon l’OMS des quantités « inacceptables » de diéthylène glycol et d’éthylène glycol, communément employés comme antigel. L’ingestion peut en être mortelle.
L’OMS a lancé une alerte la semaine passée et demandé que les sirops soient retirés de la circulation. Ils n’ont été repérés qu’en Gambie. Mais, dit l’OMS, il n’est pas impossible qu’ils aient été distribués ailleurs, par des voies informelles largement empruntées par les médicaments, en Afrique notamment où le contrôle laisse souvent à désirer.
Les interrogations prolifèrent sur les raisons pour lesquelles des produits frelatés auraient échappé à toute supervision et pourquoi ce petit pays parmi les plus pauvres au monde serait l’un des seuls à les avoir importés.
Nombre de parents ont raconté l’épreuve endurée, photo des disparus à la main. Fatoumatta « ne mangeait plus rien et le sang lui coulait par la bouche et par le nez », rapporte à l’AFP son père Wuri Bailo Keita, laveur de voitures de 33 ans.
A la fin, elle souffrait tant « que je priais Dieu qu’il la prenne ».
– « Justice ! » –Wuri Bailo Keita est désemparé et furieux contre le gouvernement.
Les autorités gambiennes ont commencé à être alertées fin juillet au moins. Au début, elles ont aussi cité comme cause possible, en plus des sirops, la bactérie E. coli qui se serait propagée à la faveur des pluies importantes. Progressivement, les sirops se sont imposés comme principal suspect.
Des enfants sont encore décédés en septembre. Les autorités ont ordonné le rappel des sirops le 23 septembre.
« Le moment est venu pour le gouvernement de faire son travail et de stopper le commerce de ces produits parce que, s’ils ne le font pas et qu’on importe d’autres sirops, les conséquences seront terribles », dit Mariama Kuyateh, une mère de 30 ans qui a perdu son fils Musa le mois dernier.
Ce n’est que samedi que le président Adama Barrow s’est adressé directement aux Gambiens.
Il a ordonné des mesures de sauvegarde pour stopper l’importation de médicaments frelatés et a demandé la création d’un laboratoire de contrôle. Le lendemain, il a fait suspendre la licence de l’importateur des sirops mis en cause. En même temps, la police annonçait l’ouverture d’une enquête.
Le message présidentiel, critiqué pour sa brièveté et son manque d’empathie, n’a pas apaisé la douleur.
« Le président Barrow devrait renvoyer son ministre de la Santé; au lieu de ça, il fait ses louanges », s’indigne le père de Fatoumatta. « Nous voulons que Justice soit faite pour ces enfants ».
Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a reproché de la froideur au chef de l’Etat.
– Engagement présidentiel –« Un pays traumatisé (se retrouve à) se demander quels autres médicaments disponibles sur le marché sont contrefaits ou dangereux », a-t-il dit dans un communiqué.
Le système sanitaire gambien est notoirement déficient. Le pays accuse un taux de mortalité chez les moins de cinq ans de 49,4 décès pour 1.000 naissances alors qu’il est de 3,7 en Allemagne par exemple, selon l’Unicef.
La Gambie, plus petit pays d’Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d’habitants, est 174e sur 191 à l’indice de développement humain de l’ONU, qui agrège des critères de santé, d’éducation et de niveau de vie.
L’UDP et d’autres réclament que les responsables de ces décès rendent des comptes.
« Nous sommes consternés » par la réaction gouvernementale, dit Nancy Jallow, de l’ONG Global Bridges, « nous en attendons davantage ».
Nulle part ailleurs dans le monde une telle affaire ne se produirait sans qu’un officiel ne perde sa place, dit-elle, alors qu’ici « tout le monde est retourné au travail le lendemain ».
Le ministre Ahmadou Lamin Samateh a exclu de démissionner.
« Le gouvernement fera tout pour élucider ces évènements », a promis le président.