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La coalition Yewwi askan wi connait des remous. Selon les leaders Cheikh Bamba Dièye, Moustapha Mamba Guirassy, Me Moussa Diop…, les principes de la charte de ladite coalition ont été «bafoués par un esprit stalinien, clanique de copinage» lors des investitures aux élections législatives du 31 juillet prochain.

L’unité de façade de la coalition Yewwi askan wi s’est fissurée. Après la publication des listes des investitures, les frustrés montent au créneau pour dénoncer une «procédure antidémocratique, non transparente et teintée d’ostracisme». D’après les 9 signataires, une «minorité s’est arrogé la totalité des postes électifs reléguant des partis et des leaders, qui ont par leur crédibilité, leur représentativité et leur combativité, construit l’écosystème attractif qu’est devenue la coalition Yewwi askan wi». Ils rejettent ainsi les listes proposées par Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Bess du ñak de Serigne Mansour Sy «Jamil», le Front pour le socialisme et la démocratie/Benno jubel (Fsd-Bj) de Cheikh Bamba Dièye, le Sénégal en tête (Set) de Moustapha Mamba Guirassy, Alternative générationnelle (Ag/Jotna) de Me Moussa Diop, pour ne citer que ceux-là, sont parmi les signataires de la déclaration.
«La procédure de sa mise en place a violé les principes de transparence. Cette liste a trahi les fondements de leur organisation. Elle réveille les vieux démons de la politique. Un esprit tortueux, inique et hégémonique qui n’est pas tolérable dans une coalition comme la nôtre qui a réveillé l’immense espoir d’un avenir radieux pour tous les Sénégalais», expriment-ils avec amertume dans un communiqué. Ils ne manquent pas de qualificatifs. «L’esprit partisan et les calculs politiciens ont prévalu durant cet exercice et les valeurs de solidarité, de partage, de justice et d’équité, qui sont inscrites dans notre charte, ont été bafouées par un esprit stalinien, clanique de copinage.» Les partis signataires de cette déclaration laissent entendre que la liste de Yaw est aux antipodes des valeurs de justice et de transparence dans la gouvernance publique revendiquées par ses leaders. Serigne Mansour Sy et les autres, mécontents, considèrent que la coalition «doit rester une plateforme de solidarité où toutes les parties prenantes seront traitées avec respect et considération».
Par ailleurs, les frustrés disent refuser de cautionner «cette dérive qui heurte l’éthique politique et la solidarité» qui fondent la coalition Yewwi. «Nous ne pouvons accepter que les comportements que nous dénonçons chaque jour deviennent les armes favorites d’une partie de Yewwi pour asservir, à des fins politiciennes, une coalition qui doit être au service du Sénégal et de sa grandeur», tonnent encore Serigne Mansour Sy et ses camarades. Ils en déduisent que «demain au pouvoir, cette situation sera source de beaucoup de désagréments du type népotisme, clientélisme et corruption. Jamais nous n’accepterons que la frustration, le ras-le-bol des Sénégalais soient captés par des politiciens pour servir un dessein hégémonique». Dans ce sillage, Cheikh Bamba Dièye et compagnie précisent que le débat posé n’est pas une querelle de poste ou de préséance mais, disent-ils, porte sur la sincérité de leur engagement et sur leur aptitude à s’y conformer. Ils annoncent une conférence de presse demain vendredi au siège du Fsd-Bj.
Serigne Mansour Sy ne s’est pas limité à cette déclaration commune. Sur sa page Facebook, il s’est adressé à Khalifa Ababacar Sall. «Toutes les appréhensions que j’avais dans le fonctionnement de Yaw se sont révélées justifiées. Je me suis senti au milieu d’un complot dont j’ignore les vrais acteurs. Je ne me suis jamais senti aussi insulté et humilié que dans les réunions d’une coalition à laquelle j’ai cru de toutes mes forces», écrit-il. Et de poursuivre : «En ton âme et conscience Khalifa, crois-tu que je mérite vraiment la 15ème place sur la liste, derrière Saliou Sarr, Déthié Fall.» Zappé, Me Moussa Diop a, dans un communiqué, pointé du doigt la responsabilité de Khalifa Sall. «Je ne figurerai pas sur les listes, telle est la revancharde et indigne attitude d’un prétendu homme d’Etat adoptée par monsieur Khalifa Sall pour m’écarter des listes», a fulminé Me Diop. L’ancien Dg de la société Dakar dem dikk, passé avec armes et bagages dans l’opposition, est d’avis que «cette forfaiture inique n’aurait jamais prospéré sans la complicité de monsieur Ousmane Sonko».

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