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Une cinquantaine de tortues « sillonnées » ont quitté Monaco samedi pour le Sénégal, via Paris, dans le cadre d’une opération destinée à renforcer les populations locales de cette espèce en danger.
Ces reptiles de l’espèce Centrochelys sulcata, la plus grosse tortue terrestre continentale dont certains spécimens pèsent jusqu’à 100 kg et vivent centenaires, sont nés au Musée océanographique de Monaco au cours des dernières années. Elles sont dites sillonnées en raison des sillons concentriques présents sur leur carapace.
Cette opération, réalisée en partenariat avec l’African Chelonian Institute au Sénégal, va se dérouler sur plusieurs mois. Après leur transfert en camion pour Paris puis en avion vers Dakar dans six caisses aménagées spécialement, les 46 juvéniles vont être placés en quarantaine pendant six mois dans un enclos d’observation situé au Village des tortues de Noflaye, près de Dakar. 49 sont nés en captivité à Monaco mais deux restent en principauté et un dernier est décédé.
Ces juvéniles seront ensuite placés pendant un an dans une partie clôturée de la Réserve naturelle de Koyli Alpha dans le nord-ouest du pays, puis libérés au sein de cette même réserve. Le programme établi entre l’Institut océanographique de Monaco et son homologue sénégalais prévoit un suivi des populations pendant deux ans.
Nés eux-mêmes en captivité, les parents de ces juvéniles avaient été offerts en 2011 à Albert II de Monaco par le Mali au cours d’une visite officielle du prince dans le pays. Les sept spécimens en question sont hébergés depuis dans un espace spécialement aménagé du Musée océanographique, dans un souci à la fois de sensibilisation du public et de conservation de l’espèce.
L’habitat naturel des tortues sillonnées, présentes dans toute la bande sahélienne, est notamment menacé par le surpâturage du bétail domestique. Elles sont victimes aussi du braconnage, soit pour le trafic d’animal de compagnie soit pour la consommation de leur chair ou la vente au marché noir de leur carapace. Elles sont classées espèce « vulnérable » dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
« Au Sénégal, il s’agit d’une espèce très menacée puisqu’au dernier recensement il en reste 150, ce n’est vraiment pas beaucoup », a indiqué Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique de Monaco. Depuis les premières naissances intervenues en 2014, cet organisme cherchait un partenaire pour procéder à une opération de réintroduction. Il avait dû renoncer à finaliser un projet mené depuis plusieurs années avec le Mali en raison de la situation politique et sécuritaire dans ce pays.
La famille princière a assisté samedi, sur la terrasse panoramique du Musée océanographique, au départ des jeunes tortues.

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