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Etat, partenaires et experts insistent beaucoup sur la nécessité d’accompagner le secteur informel au Sénégal. Mais jusqu’ici, l’Etat n’a pas trouvé la bonne voie. Et d’après l’économiste Abou Kane, professeur titulaire à la Faseg, il se pose un problème d’approche.

« L’inefficacité apparente de l’accompagnement du secteur informel au Sénégal est liée au fait qu’on essaie de le formaliser, alors qu’on doit le développer sachant que la mutation naturelle d’une activité rentable est la formalisation », explique-t-il dans un entretien avec le journal économique Lejecos dans son numéro hors série de décembre 2022.

L’enseignant insiste sur le fait que la formalisation n’est pas une question de papiers. Ce n’est pas des procédures administratives, mais plutôt une affaire de production, de productivité et de rentabilité. « Même si on accompagne des acteurs de l’informel pour avoir tous les documents possibles, alors que la productivité reste faible, ils resteront informels malgré tout », ajoute-t-il.

Pr Abou Kane pense même que cette stratégie pourrait être contreproductive, car elle risque de braquer les acteurs face à la perspective des taxes et impôts. « La concentration sur des problèmes de papiers juridiques renforce la méfiance des acteurs de l’informel en les confortant (à l’idée) que tout l’intérêt que l’Etat manifeste à leur égard ne se justifie que par des objectifs d’élargissement de l’assiette fiscale et de mobilisation de recettes fiscales supplémentaires ».

Pr Kane revient également avec Lejecos sur la situation économique du Sénégal, le Pap 2a, le secteur privé national et les politiques de la Bceao.

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