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Les projections qui sont faites  sur le cancer au Sénégal sont  alarmantes.  Elles indiquent que les taux d’incidence et de mortalité devraient augmenter de plus de 40% d’ici à 2030. Le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale  a donné l’information pendant un forum organisé dans le cadre de la journée mondiale contre le cancer célébrée ce samedi à Dakar. Cette journée est consacrée à la prévention, à la recherche et à la lutte contre la stigmatisation. Par ailleurs, le thème « Unir nos forces et agir » marque la deuxième année d’une campagne qui dure trois ans, conçue pour inspirer le changement et montrer l’importance pour tous de s’impliquer dans la construction d’alliances plus fortes et de nouvelles collaborations, afin de favoriser la prévention, le dépistage, l’accès de tous aux diagnostics et aux traitements.
Des chiffres glaçants
Le cancer est l’un des plus grands fléaux de ce siècle. En effet, note le secrétaire général,  avec près de 10 millions de décès dans le monde, les cancers sont la première cause de mortalité. Le Sénégal, dit-il, enregistré chaque année 11 317 nouveaux cas de cancer et environ 8000 décès. Les cancers du col de l’utérus, du sein, du foie, de la prostate et de l’estomac concentrent près de la moitié des nouveaux cas de cancer recensés dans le pays. Les enfants sont également touchés et chaque année l’unité d’onco-pédiatrie reçoit en moyenne 220 nouveaux cas sur les 800 cas attendus.
Pour Alassane Mbengue, il  est urgent d’accentuer les efforts pour réduire le nombre de nouveaux cas de cancer, de mener des investissements efficients pour renforcer la sensibilisation et l’éducation, mais aussi de permettre à nos populations d’accéder aux services de prévention primaire et de détection précoces, ainsi qu’à des services de diagnostic et de traitement de qualité quels que soient leur niveau de revenu et leur situation géographique.
Les réalisations dans le domaine
Sur les réalisations de l’Etat du Sénégal dans la lutte contre le cancer, M. Mbengue note que  des stratégies sont mises en œuvre en parfaite cohérence avec le plan stratégique national de lutte et de contrôle contre le cancer 2023-2027. Pour accélérer   l’élimination du cancer du col de l’utérus d’ici 2030. « Le Sénégal fait partie des pays pilotes pour mettre en œuvre cette initiative qui vise à augmenter de 60% le taux de survie des enfants atteints de cancer. Notre pays mise aussi  sur la vaccination contre le papillomavirus humain des filles âgées entre 09 et 14 ans  qui a été introduite dans le programme élargi de vaccination depuis le 31 octobre 2018, des unités de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus ont été mises en place dans 71 (50%) des structures sanitaires, dont 11 proposent un dépistage de haute performance avec la disponibilité de tests HPV, la disponibilité de 21 appareils de mammographie dans l’ensemble des régions pour la détection précoce du cancer du sein » cite le Secrétaire général.
Le succès de la lutte contre le cancer, en plus d’une bonne stratégie de prévention, repose sur la disponibilité d’un personnel qualifié, l’adéquation des infrastructures et des équipements, l’accessibilité géographique et financière. 
Le Sénégal a aussi pris des mesures telles la hausse de la bourse de formation des spécialistes pour encourager la spécialisation des médecins en oncologie, la création du DES de radiothérapie pour faciliter la formation des radiothérapeutes. Au total 2 promotions ont bouclé leur formation, sans compter la disponibilité de 04 appareils de radiothérapie dans le public dont un à Touba, pour renforcer la décentralisation, sans oublier la subvention à 75%, ramenant le coût de la radiothérapie à 150 000 Frs CFA pour renforcer la protection sociale, la subvention de la chimiothérapie pour un montant d’un milliard de Francs CFA. Cette enveloppe a permis  de rendre gratuite la chimiothérapie pour le cancer du sein et du col de l’utérus et de subventionner la prise en charge d’autres types de cancer de 40 à 50% selon le schéma thérapeutique. Il faut noter que pour l’exercice 2023, ce budget a connu une hausse de 500 millions. S’y ajoute  le développement des soins palliatifs par le renforcement des capacités des prestataires de santé et la disponibilité de la morphine, la construction du CNO d’un montant de 105 500 000 dollars qui sera un pilier fondamental dans la lutte contre le cancer au niveau du pays mais aussi de la sous-région.
Malgré ces grandes avancées, des défis sont encore à relever selon le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Il s’agit entre autres de  la densification de la radiothérapie et à la maintenance des appareils du développement des ressources humaines, la création du DES d’oncologie médicale et la formation en physique médicale.
Pour sa part, la ligue sénégalaise contre le cancer invite  au renforcement  des acquis mais aussi l’accentuation  du partenariat afin d’inclure toutes les parties prenantes dans la lutte contre le cancer au niveau de notre pays. Le représentant de l’organisation mondiale de la santé a invité les Etats à investir sur les structures  de prise en charge.

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