Ousmane Sonko va être entendu aujourd’hui dans le fond du dossier du supposé viol qui l’oppose à la jeune Adji Sarr. Il compte aller «tranquillement» répondre au Doyen des juges et ne veut pas être accompagné. Le leader du parti Pastef parle de «dossier vide».
Par Aliou DIALLO – Ousmane Sonko ira aujourd’hui répondre «tranquillement» à la convocation du Doyen des juges, Maham Oumar Diallo, pour son audition dans le fond de l’affaire qui l’oppose à la dame Adji Sarr. Le leader du parti Pastef ne veut pas de mobilisation pour l’accompagner au Palais de justice. Il a fait une déclaration télévisée hier, pour donner des assurances à ses partisans. «Je demande à tout le monde solennellement de rester tranquillement chez soi ou alors de vaquer tranquillement à ses occupations. Je vous demande de ne pas venir chez moi, ni au Tribunal, de ne pas vous attrouper. Parce que c’est une procédure ordinaire. Ça ne se jouera pas demain (Ndlr : aujourd’hui)», a prié Ousmane Sonko à ses militants et sympathisants. Il leur demande de ne pas «tomber dans le piège de Macky Sall» qui est, dit-il, «dans une stratégie du chaos».
Parlant de l’éventualité de son placement sous mandat de dépôt après son face-à-face avec le juge d’instruction, Ousmane Sonko reste confiant. «J’irai répondre le plus simplement du monde et je reviendrai tranquillement chez moi passer la nuit. Parce que beaucoup de fausses informations ont été distillées, faisant penser même que je pourrais être arrêté en déférant à cette convocation. C’est fait à dessein pour créer la psychose ou alors la mobilisation de nos militants et en profiter pour coller toutes sortes de motifs : trouble à l’ordre public, appel à insurrection, etc.», déclare le leader des «Patriotes».
Par ailleurs, le politicien a réitéré la thèse selon laquelle il s’agit d’un dossier «vide, absurde, un complot ourdi au plus haut sommet de l’Etat». Il soutient en avoir les preuves. Toutefois, il souhaite le traitement définitif de ce dossier. Le pays doit souffler et passer à autre chose, estime-t-il. «Ils sont tout le temps dans leur laboratoire en train de comploter et de voir les versions. Ils ne pourront jamais m’atteindre avec ce dossier, ni m’emprisonner ni m’empêcher d’être candidat en 2024. Jamais de la vie», a encore affirmé Ousmane Sonko. Le leader du Pastef va déclarer que leurs priorités sont les «scandales du régime de Macky Sall». Il donne en exemple l’affaire des 45 milliards d’achat d’armes par le ministère de l’Environnement.
Il faudrait rappeler que Ousmane Sonko est accusé par une jeune masseuse du nom de Adji Sarr, de «viol et de menaces de mort». En mars 2021, lors de sa convocation pour son audition avortée par l’ex-Doyen des juges, le défunt Samba Sall, il y a eu 14 morts lors d’affrontements entre Forces de l’ordre et manifestants.