Plusieurs fois réfuté, l’ex Pastef envisage bel et bien une possible non candidature de Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle. Le choix de Bassirou Diomaye Faye comme plan B ruine, en effet, la fameuse théorie du « Sonko ou rien ». Seulement, la candidature du numéro 2 du Pastef actuellement dans les liens de la détention est sujette à controverse et alimente déjà le débat des juristes quant à ses possibilités de franchir l’obstacle du conseil constitutionnel.
La dissolution du parti Pastef entraine-t-elle la déchéance de tous candidats issus de ses rangs ? En tout cas, aux yeux de la loi, ils ne peuvent se réclamer du statut d’indépendant qui est encadré par l’article L57 du code électoral qui définit le candidat indépendant comme « celui qui n’a jamais milité dans un parti politique ou qui a cessé toute activité militante depuis au moins un an ». Mais, cette disposition est contournable car Bassirou Diomaye Faye peut toujours se présenter sous la bannière d’un indépendant ou se faire investir par un autre parti ou une coalition.
L’autre obstacle évoqué, c’est l’article L125 qui stipule que : « pour s’assurer de la validité des candidatures déposées et du consentement des candidats, le conseil constitutionnel fait procéder à toute vérification qu’il juge utile ». Une disposition interprétée par le juriste Al Ahmad Thiam comme « un rôle d’instruction et un pouvoir d’interprétation générale » dont dispose les sept (7) sages. En clair, ces derniers peuvent juger utile d’écarter la candidature de Bassirou Diomaye Faye en raison des infractions qui pèsent sur lui et cela malgré sa présomption d’innocence.
Des nuages planent donc sur la candidature du responsable des cadres de l’ex Pastef. Un plan C pouvant bénéficier du parrainage des élus « patriotes » est ainsi bien possible et peut même émerger en dehors des rangs de l’ex Pastef afin d’éviter toutes restrictions.