Le diagnostic posé dans le cadre de l’élaboration du troisième Plan d’Actions Prioritaires (PAP 3) du PSE, sur la période 2024-2028, comme l’a pensé le régime précédent est-il faisable ? Les nouveaux acteurs à la tête du pouvoir depuis la prestation de Serment du nouveau président de la république ont-ils la clé du succès face à cette problématique de la dette qui, malgré sa « soutenabilité » est toujours conséquente ? Plusieurs interrogations que se posent des économiste à l’image de Mady Cissé qui nous donne les détails de la dette publique au Sénégal
L’accumulation de dette publique s’accompagne des besoins du service de la dette. Cette augmentation croissante du service de la dette qui passe selon l’économiste, de 26,4% des recettes fiscales en 2012 à 43,7% en 2024, avec un pic en 2023, indique clairement « une compression de la marge de manœuvre budgétaire de l’Etat, donc un évincement de dépenses prioritaires dans les secteurs sociaux notamment dans l’éducation, la santé et l’ assainissement dans un contexte d’une mobilisation de recettes fiscales, est plus faible que prévue ». Depuis l’arrivée du régime précédent, le service de la dette publique a fortement avancé. « Elle est passé de 347 milliards en 2012 à 1826 milliards de 2024.
Autrement dit, le paiement passe d’un milliard à 5 milliards par jour » dira Mady Cissé faisant une présentation sur la situation de la dette au Sénégal à l’occasion d’une session de formation d’acteurs des médias sur la mobilisation des ressources et les finances publiques.
Il faut rappeler que le Sénégal entend maintenir sa construction d’une économie compétitive, inclusive et résiliente avec un développement d’un capital humain de qualité et la capture du dividende démographique. Il s’agira aussi du renforcement de la résilience des communautés face aux risques de catastrophes mais aussi la promotion d’une administration publique moderne, transparente et performante.
Pour atténuer ce poids de la dette, il faudra améliorer l’efficience de l’investissement en qualité et opportunité de la dépense publique. Il s’agit aussi, pour le Sénégal de faire recours au développement endogène, orienté vers un appareil productif propice et plus compétitif avec l’implication d’un secteur privé national fort, sans oublier de privilégier des projets d’investissement à forte rentabilité économique et sociale, afin d’amplifier les fruits de la croissance.
Les nouvelles autorités vont certainement se pencher comme elles l’ont déjà annoncé, sur l’accélération des réformes dans l’environnement des affaires et gouvernance des institutions.