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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l’incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza.
« Nous avions le projet de nous rendre en Israël mais c’est annulé. Nous n’irons pas », a déclaré devant le Parlement le chef de l’Etat, qui avait rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour la première fois en septembre à New York.

« J’ai serré la main de cet homme, nous avions de bonnes intentions mais il nous a abusés », a-t-il poursuivi dans un discours virulent, devant des députés enflammés, qui scandaient « A bas Israël » et « Allah Abkar! » (Dieu est grand).
« Les relations auraient pu être différentes mais cela n’arrivera plus, malheureusement », a ajouté le président turc.
« Vous ne trouverez aucun autre Etat dont l’armée se conduise avec une telle inhumanité », a-t-il continué à propos des bombardements menés par Isräel à Gaza en représailles à l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre qui a fait 1.400 morts selon les Israéliens. Les représailles israéliennes à Gaza ont causé la mort de 5.791 personnes selon le Hamas.
M. Erdogan a estimé que le groupe palestinien n’était pas une organisation terroriste et que ses membres constituaient un « groupe de libérateurs qui protègent leur terre ».
« Le Hamas n’est pas un groupe terroriste, c’est un  groupe de libérateurs qui protègent leur terre » a-t-il estimé.
Le chef de l’Etat s’en est également pris « aux puissances occidentales (qui) versent des larmes pour Israël et ne font rien d’autres », stigmatisant leur « incapacité à arrêter Israël ».
« Que ceux qui ont mobilisé le monde en faveur de l’Ukraine ne se soient pas prononcés contre les massacres à Gaza est le signe le plus flagrant de leur hypocrisie », a-t-il souligné. « Tant que des innocents continueront à mourir à Gaza, aucun navire ou avion envoyé dans notre région n’y apportera la paix ».
Le président turc a appelé à la fondation d’une « Palestine indépendante » et à une conférence entre Israël et les Palestiniens, proposant que la Turquie agisse comme « garant » de tout accord futur.
Mardi soir, Recep Tayyip Erdogan avait accusé  le Conseil de sécurité des Nations unies d’avoir « aggravé la crise » dans la bande de Gaza par son attitude « biaisée » et de causer « les pires torts » à la réputation de l’ONU,se montrant « incapable  d’assurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible et de prendre des mesures pour éviter des pertes civiles ».
Après avoir appelé à la retenue dans les jours qui ont suivi le massacre d’Israéliens perpétrés par le Hamas et la réponse israélienne sur la bande de Gaza, le président turc a changé de ton et dénoncé un « génocide » après la frappe, la semaine dernière, sur un hôpital de Gaza qu’il a immédiatement attribuée à Israël – sans jamais revenir dessus.
A la tête d’un pays majoritairement musulman et favorable à la cause palestinienne, dont il s’est toujours présenté comme le défenseur, le président a prévu de se joindre samedi au rassemblement organisé par son parti islamo-conservateur, l’AKP, « en soutien à la Palestine » sur l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul.

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