La récente visite du Premier ministre Ousmane Sonko au marché Colobane a déclenché une vive polémique, après qu’il a affirmé « ne pas avoir été informé des opérations de désencombrement entreprises par les collectivités territoriales ». Ce, malgré la circulaire émise le 7 mai par le ministre de l’Intérieur.
Ainsi, face à cette situation, le maire Abdoul Aziz Paye a réagi fermement, rappelant les étapes de préparation et exprimant sa surprise face à ce qu’il perçoit comme un manque de coordination au sein du gouvernement.
Intervenant sur iRadio, l’édile de la commune de Colobane a déclaré : « Nous avons commencé les préparatifs de cette opération, il y a presque un mois, suite à la circulaire du ministre de l’Intérieur et aux demandes répétées des habitants et des référents de Colobane. Et toutes les personnes concernées ont été informées, y compris les autorités administratives et les commerçants. Nous avons pris toutes les précautions d’usage, en informant le sous-préfet, le préfet et le gouverneur de Dakar. ».
Le maire a mis en place un comité incluant les services compétents de la mairie, les délégués du marché et les populations locales pour diffuser l’information et sensibiliser les occupants sur les mesures à venir. « Après avoir informé et sensibilisé tout le monde, nous avons fixé les dates du 29 et 30 juin en parfaite coordination avec les services de l’État pour mener les opérations de désencombrement », a précisé Abdoul Aziz Paye.
Dysfonctionnement dans le gouvernement
Interrogé sur les déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, qui affirmait ne pas avoir été informé, le maire a exprimé sa perplexité. « Je trouve problématique que le Premier ministre affirme ne pas avoir été informé, alors que la circulaire émanait du ministère de l’Intérieur et a été transmise par le gouverneur ». Pour lui, cela reflète un dysfonctionnement dans la coordination interne du gouvernement.
Concernant l’indemnisation des commerçants, une question soulevée par le Premier ministre, le maire a souligné que cela relève de la responsabilité de l’État central. « L’occupation anarchique des voies publiques est une situation que l’État doit accompagner la mairie pour régler. La mairie ne peut pas être tenue responsable de l’indemnisation », a-t-il déclaré, évoquant les tragédies causées par les « car rapides » qui ont tué plusieurs personnes en raison de l’occupation illégale des rues par les commerçants.
« Nous ne pouvions pas laisser cette situation perdurer. Les ruelles occupées illégalement par les commerçants mettaient en danger la vie des habitants. Depuis que je suis maire, quatre à cinq personnes sont mortes à cause de ces occupations anarchiques. Il était de notre devoir d’agir », souligne le maire de Fass-Colobane-Gueule Tapée.