Le journaliste Moustapha Diop a vivement critiqué Bah Diakhaté et Cie, soulignant que leur comportement, consistant à propager des mensonges, est « grave et scandaleux ». Moustapha a insisté sur le fait que la justice doit agir avec fermeté pour mettre fin à de telles pratiques. Il a précisé que, contrairement à une simple intrusion dans la vie privée, la fabrication de mensonges constitue une faute bien plus grave.

Moustapha Diop a rappelé que, bien que Ousmane Sonko soit actuellement la victime de ces calomnies, ce phénomène dure depuis des semaines et affecte plusieurs personnes, dont Ababacar Mboup, qui a également été la cible de fausses accusations.

Selon lui, s’opposer à une personne ou à un régime ne justifie pas de répandre des mensonges. Dans un État de droit et démocratique comme le Sénégal, il est légitime de critiquer la gestion ou les propos d’une personne, mais il appartient à la population de juger ces critiques.

Ce qui a particulièrement outré le directeur de Walftv dans cette affaire, « c’est qu’un idiot qui se permet d’insulter les autres depuis des mois et  soutenu par un ancien ministre épinglé par un rapport de la Cour des comptes, ainsi qu’un vice-président de l’Assemblée nationale… »

Hier soir, le lundi 20 mai 2024, Bah Diakhaté a été arrêté par la Division des investigations criminelles. Il était recherché pour des propos présumés contre le Premier ministre actuel, liés à des accusations graves concernant l’homosexualité, bien que ces allégations n’aient pas encore été prouvées.

Durant sa garde à vue, Oumar Diakhaté grand frère de Bah Diakhaté, venu apporter son soutien, a prononcé un discours ferme à l’encontre des autorités. « Je ne parle pas en tant que grand frère de Bah Diakhaté, mais en tant qu’activiste républicain (comprenez l’Alliance pour la République APR). Je suis donc un activiste comme lui. Je fais des lives comme lui, nous avons tous les deux le même combat. En plus du fait que nous sommes des grands frères, nous partageons ce même engagement. D’ailleurs, son arrestation ne nous a pas surpris. On s’y attendait, car en observant le fonctionnement de la politique sénégalaise, il était évident que nous nous dirigions vers ce genre d’arrestation. »

Oumar Diakhaté a également accusé les partisans du parti Pastef d’avoir orchestré cette arrestation : « D’ailleurs, il faut ajouter que nous sommes actuellement dans une situation où ce sont les militants qui dictent au pouvoir ce qu’il doit faire. En examinant les parcours et les directs des militants de Pastef, il est clair que cette arrestation est une demande expresse de leur part. Ce sont eux qui ont demandé au gouvernement d’arrêter Bah Diakhaté, et cette demande a été exécutée. Mais sachez que l’intimidation ne passera pas. Nous sommes tous Bah Diakhaté, et le combat continue inch’Allah. »

Selon lui, son frère ne devrait pas être arrêté à cause des vidéos présentées comme preuve, car ces vidéos sont couvertes par une loi d’amnistie adoptée par l’ancien régime de Macky Sall, laquelle efface les faits et propos tenus pendant les manifestations entre 2021 et 2024 : « Si Bah Diakhaté a été arrêté à cause des vidéos qu’on nous montre actuellement et des propos qu’il aurait tenus, il est impératif de revoir la loi d’amnistie, car cette loi couvre également ces vidéos. Cependant, on ne peut pas pour l’instant déterminer les vraies raisons de sa détention. Pour l’instant, il est à l’intérieur avec les enquêteurs et assisté par ses avocats. Il répondra le moment venu et apportera les preuves qu’il détient, car il en a. Tout ce que l’on peut dire pour le moment, c’est que l’intimidation ne passera pas. Ce qui se passe ne nous fait pas peur et ne nous fera pas taire. »

Oumar Diakhaté s’exprimait au micro de Senegal7, propos retranscrit par Senego. Il se positionne ainsi comme un opposant déterminé face aux nouvelles autorités, exprimant une volonté claire de continuer le combat engagé par son frère.

Aissatou Diop Fall s’est prononcée sur la tournée du Président Diomaye Fall. La grande journaliste valide l’attitude du chef de l’Etat.

« Diomaye n’a pas encore fait de faux pas. Mais Sonko est en train de noyer ses activités car, à chaque fois que le Président organise quelques choses, Sonko essaye d’organiser autres choses à côté. On parle plus des activités de Sonko que de Diomaye… » , analyse-t-elle.

L’ancien ministre Oumar Youm est indigné par l’arrestation de Bah Diakhaté. Dans un post sur Facebook, il assimile le délit reproché à ce dernier à un « délire » au point de demander d’arrêter « de nous ridiculiser » tout en apportant son soutien à Diakhaté. 

Oumar Youm a, en outre, rappelé la position de son camp quand le débat sur la criminalisation de l’homosexualité s’est posée à l’assemblée nationale. « J’avais dit du haut de La Tribune de l’assemblée que notre majorité n’entendait pas dépénaliser l’homosexualité. Chose faite! », écrit-il. 
L’ancien parlementaire  rappelle à l’actuel Premier ministre, sans le nommer, sa promesse sur la criminalisation de l’homosexualité. « À celui qui avait promis fermement de criminaliser l’homosexualité de passer aux actes », dit-il. Oumar Youm dit espérer « que cette proposition ressortira très clairement de sa déclaration de politique générale (DPG) ». 
Le débat sur l’homosexualité a été soulevé à nouveau après la conférence co-animée par Ousmane Sonko et Jean Luc Mélenchon à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar le jeudi 16 mai dernier. Ousmane Sonko avait déclaré, lors de cette rencontre, que cette thématique risquait d’être le « casus belli » des relations entre l’occident et des pays comme le Sénégal. Par ailleurs, le premier ministre disait que l’homosexualité était « toléré » sous nos tropiques. Un mot qui a suscité l’ire au lendemain de la conférence. Depuis, des réactions fusent de partout, certaines plus violentes que d’autres. 
C’est dans cette dynamique que Bah Diakhaté, considéré comme un activiste proche de l’ancien régime de Macky Sall, a été cueilli par la division des investigations criminelles. Il lui est reproché d’avoir tenu des propos outrageants à l’endroit du premier ministre Ousmane Sonko et du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye.