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L’avocat français Juan Branco est revenu, ce jeudi 6 juin, sur les plaintes déposées devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le régime de Macky Sall.  Malgré qu’il s’est constitué dans ces dossiers, le conseil a fait savoir qu’il appartient au Sénégal de choisir la voie à  suivre en ce qui concerne cette question fondamentale qu’est l’impunité. « Aux 60 martyrs, aux milliers de blessés et emprisonnés, il y a plusieurs options qui se dressent devant nous », a-t-il signalé, lors de la conférence de presse tenue, Centre international de commerce extérieur du Sénégal (CICES).
Il s’explique : « Il y a celle de la réparation qui a été annoncée par la Président de la République qui me parait nécessaire mais minimal. Comme l’a dit le Premier ministre, il y a lieu d’opérer une purge massive qui éviterait des évènements comme ceux qu’on a connus. Il n’est acceptable que des personnes qui ont commis, au détriment du droit, des actes à l’encontre des citoyens sénégalais, demeurent dans des positions de privilèges, de pouvoir dans ce pays ».
Avant de poursuivre : «Nous le devons, à mon sens, aux nombreuses personnes qui se sont sacrifiées pour cette cause et qui ne veulent pas que cela se limite à ce changement de pouvoir mais qu’il y ait un engagement réel pour changer les structures et éviter que ces violences ne se reproduisent plus ».
«Des dispositions légales qui sont en rupture avec ce à quoi les hommes politiques sont habitués à savoir négocier, transiger et se protéger »
Alors, renseigne Juan Branco, le Sénégal a le choix de suivre le chemin que nous , avocats, avons ouvert. «Il pourrait le renforcer en saisissant la Cour pénale internationale pour qu’elle se saisisse elle-même de cette question. Mais est-ce-que des Sénégalais souhaitent mettre leur destin entre les mains d’une institution internationale dont on sait à quel point elle est sous influence et à quel point elle a été fécondée pour servir un projet qui n’est le souverainiste ou sénégalais ou encore moins africain », s’est-il demandé.
La robe noire a, par ailleurs, fait une proposition. « Il est tout à fait possible au Sénégal de créer une Cour spéciale ou des mécanismes spéciaux qui permettent de juger et de sanctions des personnes qui ont commis ces faits. Il lui est préférable qu’il se saisisse de ces questions de la justice et de ceux qui ont souillés ses institutions et sa démocratie ».
Pour cela, prévient le conférencier, «il faudra du courage car il s’agit d’opter des dispositions légales et peut-être institutionnelles qui sont en rupture avec ce à quoi les hommes politiques sont habitués à savoir négocier, transiger et se protéger ».

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