Dans sa grosse Ford de couleur noire, le Ministre d’Etat Abdourahmane Dabo croit-il que tout est permis ? En tout cas, si son chauffeur avait voulu, hier, contourné le rond-point Pentola, sur les deux voies du Camp Pénal de Liberté 6, alors que cela est interdit pour les véhicules venant vers l’ouest, l’obligation pour eux étant de prendre la droite, Abdourahmane Dabo a refusé de s’exécuter.
Au policier qui a dit au chauffeur de faire marche arrière, M. Dabo, rétorquera : «Il ne va pas bouger d’ici. Tu sais qui je suis ? Je suis Abdourahmane Dabo. Je suis Ministre d’Etat, pour ton information. Du commissaire au commandant, tout le monde me connaît…». Ensuite il prend son téléphone, faisant semblant de vouloir passer un appel.
Devant le policier silencieux, il ajoute : «J’ignorais complètement que je n’ai pas le droit de passer par là. J’étais parti voir un ami qui a perdu son parent, c’est tout». Moyen bavard, certes, le policier a tenu à ce que le chauffeur l’obéisse en prenant la droite. Notre Ministre finira par descendre de sa caisse, habillé en tenue traditionnelle, pour présenter ses plates excuses au policier qui dira qu’il a manqué une belle occasion d’être courtois.
«Moi ? Je t’ai alors manqué de respect. Je te présente mes excuses alors. Tu me pardonnes ?». C’est ainsi qu’il a décidé de marcher à pied, se mettre de l’autre côté, pour attendre que son chauffeur fasse le tour pour venir le prendre à hauteur du rond-point.