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La douloureuse agonie de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane se poursuit de plus belle. A peine l’affaire des 11 nourrissons morts tragiquement dans l’incendie du service de néonatalogie apaisée, un autre scandale, autour d’un détournement de 60 millions de F Cfa, est venu empirer la «déjà très mauvaise santé» de cet établissement hospitalier.

Un détournement de 60 millions F Cfa qui, bien qu’encore géré en interne du fait que les auteurs ne seraient pas encore connus, en dit long sur «les moments sombres que vit Tivaouane du fait de l’état chaotique de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, qui a un pied dans la tombe, parce que très mal géré», à en croire les populations de la Cité religieuse de Maodo, qui n’ont jamais cessé d’exiger «le relèvement de l’infrastructure sanitaire de niveau 1 à un niveau 2». Les syndicalistes de l’hôpital, qui ont toujours crié leur ras-le-bol face à leurs «dures conditions de travail», jusqu’à parfois observer des arrêts de travail pour dénoncer «l’agonie» de leur «maison», tentent, pour l’instant, d’élucider ce dossier assez obscur. Sur place, les réunions et concertations se multiplient pour cerner le malaise qui ne cesse de s’amplifier entre la Direction générale et le Conseil d’administration.

On se rappelle que dans un passé récent, les membres du Conseil communal de la jeunesse de Tivaouane et du collectif «Tivaouane debout» étaient descendus en masse dans la rue pour manifester contre «l’état dans lequel se trouve l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de la cité religieuse». Des jeunes qui, en plus de réclamer une «subvention exceptionnelle pour régler les dettes et donner un nouveau souffle à cet hôpital», avaient exigé un «audit financier et technique de la gestion de l’infrastructure sanitaire, de fond en comble». Une marche de protestation contre «la mauvaise gestion de l’hôpital, qui est mal géré malgré le changement de Direction», selon Cheikh Tidiane Diouf, porte-parole du Conseil communal de la jeunesse de Tivaouane et du collectif «Tivaouane debout». Auparavant, l’Intersyndicale des travailleurs de l’hôpital, regroupant le Sutsas, le Syntras et le Sames, avait dénoncé «une absence totale de kit de césarienne dans la maternité de l’hôpital, un manque de sang ayant entraîné un taux de mortalité maternelle très élevé, aussi une absence de cabine d’hospitalisation, en plus des évacuations payantes avec l’ambulance dudit établissement». L’intersyndicale s’était offusquée des «analyses sanguines des patients de l’hôpital Dabakh, qui s’effectuent dans le Centre de santé de Tivaouane alors que cela devrait être l’inverse. Car, au niveau de notre laboratoire, il y a une rupture récurrente de réactif». En plus du fait que l’hôpital, jusqu’à un passé récent, ne disposait pas de banque de sang, au bloc opératoire, «les travailleurs ne bénéficiaient pas de respirateur fonctionnel, encore moins de ventilation. Il n’y a pas de bonnet, ni de masque, encore moins de gants d’examen», avaient décrié les blouses blanches, remarquant, en même temps, «l’absence totale d’asepsie, de produits d’urgence». Les travailleurs de poursuivre que «l’hôpital ne dispose pas de salle de réanimation, alors qu’il y a une rupture fréquente d’oxygène». Aussi, le cabinet dentaire de l’hôpital est malade. Là, l’intersyndicale de mentionner que «les deux fauteuils dentaires sont en panne depuis plusieurs mois». Un tableau assez sombre, auquel s’ajoutent les difficultés du service de la chirurgie. «Pas de produits d’entretien ni de matériels de pansement. Aussi, il n’y a pas de draps, encore moins de rideaux», remarquent les travailleurs, qui ne perdent pas non plus de vue les difficultés au niveau du service pédiatrique qui souffre littéralement dans sa chair. «L’unité de néonatologie a été fermée, avec une absence totale d’oxygène faisant que le taux de mortalité néonatale reste élevé». Une situation «catastrophique qui impacte négativement le fonctionnement et la qualité des prestations», selon les travailleurs, qui soulignent les «incessantes ruptures de produits pharmaceutiques, de médicaments, de matériels médicaux, de maintenance, en plus des ruptures de produits d’entretien, de fournitures de bureau, d’imprimes et de registres, qui ont fini de plomber et tuer les activités de l’hôpital». Le tout avec «un plateau technique réduit à sa plus simple expression».

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