Les problèmes dans tous les secteurs de la santé sont liés à la gestion des urgences. Leur gestion pose problème. Une réunion nationale a été tenue sur cette problématique. Il y a un diplôme universitaire de médecine d’urgence qui concerne des médecins généralistes. Ces derniers après le doctorat, s’inscrivent pour une formation sanctionnée par un diplôme universitaire au bout de deux ans. « Il y a ceux qui pensent que la formation pouvait être beaucoup plus renforcée sur quatre avec un statut beaucoup plus étoffé et que des moyens puissent être mis pour orienter beaucoup plus de médecins dans ce domaine », a expliqué le docteur Mamadou Demba Ndour, Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES). Pour lui, l’idéal serait de revenir à une bonne planification des politiques de formation. « Il faut qu’on s’inscrive dans une planification beaucoup plus globale. La santé étant une discipline hautement transversale, il faut savoir évaluer ce que seront les populations d’ici des années en avant ».
Selon ce dernier, il faut au niveau de tous les établissements publics de santé (EPS) des urgentistes. « Parce qu’il y a une forte déperdition des médecins formés au Sénégal et qui sortent du pays. Il ne faut pas qu’on soit dans cet éternel recommencement. A Kaffrine par exemple, il y a un orthopédiste mobilisé dès les premières heures. Le premier, le plus proche est à Kaolack, il faut ensuite penser à Tamba », propose le docteur Ndour.
En cas de sinistre de ce genre, des spécialités sont mobilisés. De plus, les acteurs ont déploré qu’en 2022 que le Sénégal compte des régions qui n’ont pas de spécialistes. Ils estiment également que le deuxième grand chantier, c’est la stabilisation des effectifs. Au passage, ils ont déploré la perte de 9 anesthésistes durant une même période. « J’ai travaillé à Matam sans anesthésiste, c’est les techniciens en anesthésie qui faisaient le boulot et il faut saluer le travail qu’ils font », poursuit-il.
Au sujet des médecins qui passent la plupart de leur temps dans le privé, le Sg du Sames estime qu’il ne faut pas que le privé cannibalise le public. « Le Sames ne le défendra pas. On ne peut être recruté et payé par le public et au moment où il n’a besoin de vous, vous choisissez de monnayer votre savoir dans le privé », a averti le responsable syndical.
En définitive, le syndicaliste milite pour que l’argent du public puisse prendre en charge les besoins sociaux. « Maintenant, le partenariat public privé existe et pourrait servir à régler certaines amarres. Il faut faire participer la santé au développement économique que nous attendons tous ». a-t-il ajouté.