La santé est inclusive, elle précède et inclut la médecine. C’est, en effet, la raison pour laquelle And Gueusseum s’offusque de «la médicalisation de la fonction de secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale». Les syndicalistes estiment que nommer un médecin en lieu et place d’un administrateur civil constitue «l’ultime acte inédit de trop qui fait jaser, que le Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye a pris pour parachever l’organigramme médical du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) où les autres acteurs ne sont paradoxalement que des figurants et des étrangers chez eux».
Pour l’entité syndicale, Alassane Mbengue, Secrétaire général sortant du MSAS, a accompli son devoir dans la courtoisie, avec loyauté et ingéniosité. Dans les fonctions de manager, il faut d’autres profils qui sont bien présents et compétents. C’est pour cette raison qu’And Gueusseum pense qu’il est inadmissible que ‘’la quasi-totalité des conseillers techniques, des directeurs généraux, des directeurs d’établissement public de santé, des chefs de programme et de projet, nonobstant les médecins-chefs de district et même de directeurs régionaux de la Santé et de l’Action sociale soient des médecins’’.
C’est donc une plaidoirie pour l’équité et la justice dans le partage des rôles et missions pour l’avènement d’un système de santé et d’action sociale cohérent, performant, motivant, mobilisateur et résilient, sans parti pris, que le syndicat se bat.
Par exemple, dit-il, en revendiquant le retour de l’Action sociale et son remembrement, le président de la République avait aussi créé une Direction générale de l’Action sociale (DGAS) à côté d’une Direction générale de la Santé publique, deux entités complémentaires et d’égale dignité. Mais dans les faits, la DGAS ne serait qu’un garnement dans la chaîne de responsabilité, parce que dépourvue d’infrastructures, de moyens humains et matériels, et surtout de moyens financiers, car seuls 3 milliards 500 lui sont alloués sur le budget de 242 milliards du MSAS en 2023, soit moins de 1 %.
‘’En conséquence, And Gueusseum considère que le MSAS est en train de se transformer en un ministère de la médecine et des médecins, avec l’avènement de Mme Marie Khémesse à la tête du département et confirme toutes les craintes et prédictions évoquées par l’Asas And Gueusseum dès sa nomination en remplacement de monsieur Abdoulaye Diouf Sarr», note le communiqué.
Dans la foulée, le syndicat dénonce l’affectation-sanction arbitraire du secrétaire général régional du Sutsas de Matam, Président de l’Assemblée générale régionale And Gueusseum de Matam à Dakar.
«C’en est une autre illustration de son projet funeste de médicalisation, pendant qu’il s’agit d’un nouveau paradigme dans une approche dite des 3D, à savoir : démédicaliser, démocratiser et décentraliser».
«Enfin, And Gueusseum déplore la patrimonialisation du secteur par un ministre aux préoccupations claniques et sectaires dans ses actes quotidiens au détriment des acteurs clés, socle sur lequel repose le ministère qui risque de se transformer en « santé-poubelle », malgré les importants investissements du chef de l’État».