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Les candidatures multiples font légion dans la ville de Thiès où plusieurs personnalités politiques ou indépendantes ont officiellement déclaré qu’elles vont se présenter à la Présidentielle de 2024. Une situation inédite au Sénégal des indépendances à nos jours.

Idrissa Seckl’un des grands favoris

Le Président du parti Rewmi, Idrissa Seck est encore sur la ligne de départ pour la présidentielle de février 2024. Il croit en ses chances de devenir le cinquième (5e) Président de la République du Sénégal. Homme d’Etat au parcours politique atypique, Idrissa Seck est l’un des prétendants à la présidentielle le plus sérieux. Il est dans la scène politique depuis 40 ans. C’est à l’âge de 15 ans, qu’il intégra le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) créé par son oncle Alioune Badara Niang et Me Abdoulaye Wade. A 28 ans, il devient directeur de campagne de Me Abdoulaye Wade à la Présidentielle de 1988. Il a dirigé toutes les campagnes présidentielles du PDS jusqu’à la première alternance démocratique en 2000 au Sénégal.

Exclu du PDS en 2005, il crée son propre parti politique «Réew mi » qui a participé à trois (3) élections présidentielles notamment en 2007, 2012 et 2019. Il sera classé à deux (2) reprises deuxième (2e) à l’issue des Présidentielles de 2007 et 2019. Idrissa Seck a été maire de Thiès, président du Conseil départemental de Thiès, ministre d’Etat, directeur de cabinet de l’ancien Président Wade, Premier ministre, président du Conseil économique social et environnemental (CESE). Est-ce qu’il parviendra à concrétiser son ambition de conquérir le pouvoir à l’issue les élections de 2024 ? 

Ce vieux et sérieux briscard aura à faire à une jeunesse qui n’adhère pas trop à son discours. Selon Ousseynou Masserigne Guèye, expert en Communication et Relations publiques, Idrissa Seck a un travail monumental à abattre pour enrôler les jeunes. «Idrissa Seck figure parmi les favoris pour la prochaine présidentielle. Quand bien même, il faut dire qu’il joue son va-tout pour cette Présidentielle qui devrait sanctionner son élection après trois tentatives. S’il rate l’occasion de gagner cette élection, ce sera peut-être difficile pour lui à l’avenir de se repositionner avec la montée en puissance de jeunes leaders dont certains ont été même formés au sein du parti Rewmi. Idrissa Seck a les compétences pour mettre le Sénégal sur la voie du développement. En matière de gestion d’un Etat, il a déjà fait ses preuves. Présentement, c’est l’un des cerveaux les plus puissants du monde», note-t-il.

Cheikh Hadjibou Soumaréle politicien par défaut

L’autre prétendant sérieux venant de Thiès, c’est Cheikh Hadjibou Soumaré. Il a un parcours le créditant d’une compétence pour diriger un Etat. Il a été ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances chargé du Budget et de l’Habitat et Premier ministre du Sénégal sous Wade le 19 juin 2007, après la démission de Macky Sall qui occupait ce poste depuis 2004.

Haut fonctionnaire de l’Etat à la retraite au parcours brillant, Cheikh Hadjibou Soumaré est un novice en politique. A la Présidentielle de 2019, son mouvement politique n’a pas pu franchir le cap des parrainages en raison des milliers de doublons. Pourra-t-il passer le cap des parrainages ? Selon Ousseynou Masserigne Guèye, Cheikh Hadjibou Soumaré et son mouvement politique n’ont pas un solide ancrage sur le territoire national. Dans la Diaspora, on doute de sa capacité de peser. « Hadjibou est un politicien par défaut sans trop d’envergure », dira-t-il.

Ousmane Sonko, une candidature hypothétique

Natif de Thiès, Ousmane Sonko, actuel maire de Ziguinchor, a toujours crié urbi et orbi son appartenance à la communauté thiessoise. Il est né à l’hôpital régional de Thiès. De par sa mère qui est de la commune de Khombole, personne ne peut donc dénier à Ousmane Sonko, qu’il est thiessois bon teint.  Le président du parti Pastef symbolise le brassage culturel qui fait la spécificité de la ville de Thiès.

Embourbé dans plusieurs dossiers judiciaires, Ousmane Sonko est de tous les candidats, le plus incertain pour la présidentielle de février 2024. Les différentes décisions judiciaires assombrissent la participation aux joutes électorales.  Il était l’opposant le plus sérieux et qui avait tous les atouts pour s’imposer en février 2024. Si son ascension politique a été fulgurante, sa décadence a été fracassante.

Alioune Sarr, le dissident de l’AFP

Ancien ministre du Commerce, Alioune Sarr a opté d’aller à la conquête des suffrages universels contrairement à la formation politique de base à savoir l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Il a consommé sa rupture avec Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Maire de la commune de Notto Diobass depuis 2009, Alioune Sarr qui s’est rebellé contre son parti est porté par la Convergence pour une Alternative Progressiste (CAP) 2024 en perspective de la Présidentielle de 2024. Homme politique très structuré, l’ancien patron des cadres de l’Afp devra batailler ferme pour rallier à sa cause tous les progressistes qui sont contre l’idée de Moustapha Niasse de soutenir le candidat qui sera choisi par le Président Macky Sall pour Benno Bokk yaakaar (BBY).

Pour bon nombre de Sénégalais, Alioune Sarr a un très bon profil pour diriger le Sénégal. «Malheureusement, il veut aller à la quête des suffrages sans trop dépenser de l’argent. Ce qui est une tare chez le progressiste. Politique, développement et social vont ensemble de nos jours. Partout où le leader passera, des thiessois lui présenteront toujours des factures, des ordonnances et autres charges sociales qu’il doit pouvoir gérer. Les femmes voudraient vous accueillir et sollicitent de vous des financements. Des demandes ponctuelles à régler », relève un observateur politique qui pense que Alioune Sarr doit se faire violence pour se départir de ce trait.  

Thierno Alassane Sallle véridique à la candidature rigide

Président de la République des Valeurs (RV), il a été aussi recalé en 2019 pour des questions de parrainage. Ce qui avait surpris tout le monde. Le natif de Grand-Thiès est un ingénieur extrêmement rigoureux et exigeant. Ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall a su se faire une place à l’Assemblée nationale. Au regard de tous ceux qui ont voté pour lui lors des Législatives, il pourrait bien franchir le cap des parrainages pour être candidat à la Présidentielle de 2024. Quand bien même, ce n’est pas encore gagné d’avance en raison de la complexité technique du parrainage.

Thierno Sall travaille d’arrache-pied pour la massification de son parti sur l’étendue du territoire national. «C’est quelqu’un qui ne veut pas s’allier avec n’importe qui parce qu’il se dit propre. Ce qui peut être un handicap pour lui pour bâtir une vaste coalition surtout que les grands caciques et grands électeurs ou porteurs de voix ont déjà exercé le pouvoir avec les différents régimes qui se sont succédés », révèlent beaucoup de thiessois.

Talla Sylla, une candidature populiste

Ancien maire de Thiès, conseiller spécial du Président de la République, Talla Sylla est candidat à la candidature au sein de Benno Bokk Yaakar (BBY). Fondateur du parti Jëf jël, Talla Sylla est connu du landerneau politique pour son engagement pour la défense des droits humains et du Sénégal. C’est une figure connue du paysage politique du Sénégal. « Même s’il a du mérite pour avoir été au service de ses compatriotes depuis son adolescence, Talla n’a aucune chance d’être le candidat de BBY », renseigne M. O. M. Guèye.

Babacar Diop, une valeur sûre montante

Actuel maire de Thiès, Babacar Diop porte la candidature des Forces démocratiques du Sénégal (FDS)/Les Guélewars. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Diop est un homme droit dans ses bottes qui n’accepte pas les compromissions. Ce qui l’a obligé de cracher sur un portefeuille ministériel au moment de l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement de Macky Sall. En 2019, Babacar Diop et sa formation politique avaient investi Idrissa Seck, candidat de la coalition Idy 2019. Babacar Diop dont la formation politique n’a pas encore un ancrage sur l’étendue sur tout le territoire est le plus jeune candidat déclaré à la candidature en perspective de 2024. Jeune prodige plein d’avenir pour assurer la relève et l’alternance générationnelle, il devra prendre le parrainage comme un baromètre sérieux pour sonder l’envergure de sa formation politique.

Charles Emile Abdou Cissune mésentente mal dissipée avec Macky

Ancien directeur de la Solde (avril 2017 à mai 2022), il a commencé son action politique dans la commune de Thiès-Nord avant de créer son propre mouvement « Euleuk Sénégal » dont les tentacules sont finalement élargis à Popenguine, terre de ses aïeux.

Homme politique au centre de plusieurs innovations au sein de la Fonction publique notamment la digitalisation des bulletins de salaires, Charles Emile Abdou Ciss qui a été limogé suite à une mésentente avec la hiérarchie est un brillant fonctionnaire. Toutefois, son mouvement politique n’a pas l’ancrage nécessaire pour mailler tout le territoire national sans parler de la Diaspora.

Pape Alioune Diallo, une candidature audacieuse

Membre des cadres de l’APR, il a été le directeur de cabinet de l’ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement sous Thierno Alassane Sall. Il a officiellement déclaré sa candidature à la candidature de Benno bokk yaakar (BBY). Comparée à celles des barons de l’Apr, cette candidature sera un feu de paille dans la mouvance présidentielle.

Ibrahima Hamidou Déme, l’éthique en bandoulière

Ancien juge qui a démissionné en mars 2018 avec fracas de la magistrature, Ibrahima Hamidou Déme ira à l’assaut du fauteuil présidentiel avec son parti politique « Ensemble pour le travail, l’intégrité et la citoyenneté » (ETIC).

Abdoulaye Bâ, l’inexpérimenté en politique

Ancien conseiller technique n°1 d’abord au ministère de l’Agriculture et ensuite du Commerce, Abdoulaye Bâ compte aller à la conquête des suffrages des Sénégalais en tant que candidat indépendant. « Une candidature qui ne fera pas long feu surtout que cet ancien technicien du ministère du Commerce est inconnu du bataillon politique », relèvent des citoyens thiessois.

Al Hassane Niang, le devoir en mouvement

Président du parti «Jiitël wareef » lancé officiellement le 14 août 2021, Al Hassane Niang est consultant et spécialiste de la gouvernance publique et des réformes institutionnelles. Il a   travaillé depuis une quinzaine d’années dans l’accompagnement des Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacific).

Le devoir en mouvement, ce thiessois qui compte briguer le suffrage des Sénégalais a le handicap de l’ancrage territorial. Il exerce son métier, sur le plan professionnel, en Europe. Ce qui constitue un fossé abyssal entre lui et les thiessois qui ne le connaissent pas en majorité.

Demba Fall Guèye, une candidature de plus

Chef d’entreprise privée spécialisé des questions sécuritaires, il a récemment lancé sa formation politique dénommée Parti de la Concertation et de l’Action (PCA)/ Dissoo ligguèey. Après avoir officiellement déclaré sa candidature, il a clairement indiqué qu’il a les épaules assez larges pour développer le Sénégal même s’il a un niveau d’études assez élémentaire. Sa formation politique qui n’est pas bien implantée dans la cité du rail où il aura du mal à obtenir le nombre requis de parrains pour avoir le ticket du Conseil constitutionnel qui lui permettra d’être candidat.

Abdoulaye Mady Ndiaye, un ingénieur en aéronautique en piste de décollage

Brillant ingénieur en aéronautique, ce natif de Thiès, âgé de 57 ans, a fait ses preuves dans l’aviation civile en Europe. En 2019, il n’avait même pas pu collecter assez de parrains pour déposer au Conseil constitutionnel. Entre Thiès et Paris (France) où il vit depuis l’obtention du baccalauréat, Abdoulaye Mady Ndiaye prépare la Présidentielle de 2024 avec ses équipes. Selon ce cadre de la mouvance présidentielle, M. F., ce natif de Thiès a du travail à faire pour se faire un nom dans l’espace politique. « C’est un brillant ingénieur. Les Sénégalais qui ont l’habitude de prendre les avions ont certainement embarqué dans des appareils qu’il a lui-même conçus. Mais il faut dire qu’il n’a aucune chance de briller en politique. Il est plus présent en France qu’au Sénégal où il vient souvent pour de petites vacances », souligne-t-il.

Serigne Modou Kara Mbacké, une candidature pour la forme

Natif de Thiès, Kara a fait sa déclaration de candidature dans l’émission L’invité de MNF. Le guide religieux qui a rappelé ses origines thiessoises a classé sa candidature parmi celles des natifs de Thiès même s’il ne va jamais au bout de ses intentions politiques.

Un observateur de la scène politique, Badara Thioub, est d’avis que bon nombre de ces personnalités ne franchiront pas le cap des parrainages. «Mieux, certains portent des candidatures populistes. Ils attendent la première occasion pour négocier des portefeuilles de ministres, de directeurs nationaux, de députés entre autres parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner un seul bureau de vote », signale-t-il.

Et d’ajouter : « cette situation ne milite pas en faveur d’un candidat sérieux comme Idrissa Seck qui fait partie des favoris pour cette Présidentielle de 2024. L’équation des parrainages ne se pose pas pour le parti Rewmi entendu que Idrissa Seck a l’un des meilleurs experts en matière électorale pour nommer As Babacar Guèye, secrétaire national chargé des élections du parti Rewmi. Ce foisonnement des candidatures ne milite pas en faveur de Seck. Sur les 350 000 potentiels électeurs du département de Thiès, Idrissa Seck devra, au moins, compter sur une performance de 150 000 à 200 000 suffrages valablement exprimés. Idrissa Seck doit d’abord compter sur le vote thiessois pour prétendre gagner la prochaine présidentielle ».

Et selon notre interlocuteur : « Rien que dans son propre quartier Grand-Thiès autour du domicile de son oncle Alioune Badara Niang, on dénombre cinq (5) candidatures notamment celles d’Idrissa Seck, de Cheikh Hadjibou Soumaré, de Thierno Alassane Sall, d’Abdoulaye Bâ et d’Al Hassane Niang. Leurs maisons sont voisines et situées dans un rayon de moins de 2000 m (mètre carré.) »

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