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Une peine de 10 ans de réclusion criminelle a été requise hier contre Mamadou Lamine Niassy âgé de 31 ans, sapeur-pompier en service à la caserne de Medina Gounasse et le menuisier Lamine Diémé âgé de 46 ans. Devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Tambacounda, les deux accusés se sont renvoyé la paternité de la drogue à l’origine de leur détention.

Après plusieurs reports, le procès de Mamadou Lamine Niassy, du nom du sapeur-pompier en service à Medina Gounasse, s’est ouvert hier, en sa présence, devant la chambre criminelle de Tambacounda. Détenu à la prison de Tamba, l’accusé ne pouvait pas comparaître seul en l’absence de son acolyte détenu également à la prison de Ziguinchor. Il a fallu son transfèrement à Tamba pour y être jugé en présence du sapeur. Les faits qui ont valu leurs arrestations remontent au 4 novembre 2018, vers 19 h 30, lorsque les douaniers en service au poste de Gouloumbou arrêtaient un véhicule de transport de marque Peugeot communément appelé « 07 places », en provenance de Kolda. Au cours du contrôle, ils aperçoivent deux sacs contenant des graines d’arachides. L’ouverture des sacs avait permis la découverte à l’intérieur, de sachets de chanvre indien bien emballés. Il s’agissait en effet de 24 kg de drogue.

Interrogé, le conducteur du véhicule pointait du doigt un des passagers comme étant le propriétaire des sacs. Interpellé, ledit passager en tenue est identifié comme étant Mamadou Lamine Niassy originaire à Djinéa Sibogola à Bignona et soldat de 1ére classe en service à Médina Gounass. Il ne contestait pas les faits mais soutenait qu’il ignorait le contenu frauduleux des sacs qu’il devait juste convoyer à Tambacounda contre rémunération. Il indiquait d’ailleurs que cette personne se nommait Lamine Diémé. La commission rogatoire adressée aux autorités judiciaires de Ziguinchor avait permis l’interpellation de Lamine Diémé, menuisier domicilié à Sindian, le 24 décembre 2020. Interrogé, ce dernier admettait qu’il connaissait bien le sapeur-pompier puisqu’ils étaient presque parents et habitants de villages voisins. Il ajoutait qu’en 2018, Niassy l’avait appelé au téléphone pour qu’il le conduise vers la piste de Sindian afin de prendre un véhicule pour aller à Bignona. Il affirmait, dès qu’il l’avait vu avec son sac, qu’il avait compris que Niassy transportait du chanvre indien et il avait même essayé de le dissuader vu qu’il était un militaire. Poursuivant, Lamine Diémé faisait savoir qu’un mois plus tard le sapeur-pompier était revenu le voir en lui disant qu’il avait besoin d’une quantité de chanvre indien. Ainsi, il lui avait remis 4 Kilos à raison de 15 000 FCFA, le Kilo. Quelques jours après, le sapeur-pompier lui avait envoyé son argent avant de revenir s’approvisionner pour la même quantité.

Toujours selon ses propos, Lamine Diémé indiquait qu’à la dernière transaction, il avait remis à Niassy 10 kg de chanvre indien pour une valeur de 150 000 FCFA. Attraits ce mercredi 7 décembre devant la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Tambacounda, les deux accusés se sont renvoyé la paternité de la drogue. Ils ne cessaient de s’accuser mutuellement. Le procureur Aliou Dia a requis 10 ans de réclusion criminelle contre eux. Selon le parquet, le sapeur-pompier a profité de son statut tout en portant sa tenue pour mieux dissimuler son acte criminel. Les avocats de la défense assurée par Me Sayba Danfakha et Me Thiakhane ont plaidé pour la disqualification des faits en détention de drogue en lieu et place du trafic intérieur et contrebande. Le Président El Hadj Boubou Ndiaye et ses assesseurs les juges Rémy et Kane ont mis l’affaire en délibéré au jeudi 5 janvier 2023.        

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