C’est parti pour le compte-à-rebours de la coupe du monde au Qatar. Seneweb lance une série d’articles pour vous mettre dans le bain de la compétition. Retour pour lancer cette série, sur le plus grand exploit du Sénégal en coupe du monde, la victoire contre la Suède en huitième de finale en 2022 et fait le point sur le destin des principaux acteurs.

Le 16 juin 2002 est un jour historique pour le Sénégal.Le jour où la bande de feu Bruno Metsu est entrée au panthéon des équipes africaines ayant atteint le Top 8 de la plus belle des compétitions mondiales, 12 ans après le Cameroun, et 8 ans avant le Ghana. Le jour où, après leur exploit face à la France championne du monde en titre (1-0), puis après deux nuls face au Danemark (1-1) et à l’Uruguay (3-3), les Lions ont continué leur épopée fantastique en se débarrassant de la Suède en huitièmes de finale, à ?ita (2-1). Grâce à un doublé d’Henri Camara, dont un but en or resté dans les annales (104e minute), les Lions réussissaient l’impossible : se hisser en quarts de finale de Corée/Japon 2002, et ce, dès leur première participation à la Coupe du Monde. 20 ans plus tard, que sont devenus les héros sénégalais de 2002 ?

Gardien

Tony Sylva : Passé par Monaco, puis Lille, avant de terminer sa carrière à Trabzonspor en 2010, l’ancien portier des Lions est aujourd’hui l’entraîneur des gardiens de la sélection sénégalaise.

Défenseurs

Omar Daf : Désormais coach de Sochaux après y avoir fait quasiment toute sa carrière de joueur (hormis un passage de trois saisons à Brest), Omar Daf a été nommé cette saison aux Trophées UNFP dans la catégorie meilleur entraîneur de L2. Les Sochaliens ont échoué aux portes de la L1, éliminés par Auxerre lors du deuxième barrage d’accession, le 20 mai dernier.

Lamine Diatta : L’ancien milieu de terrain de l’OM et Toulouse a connu pas moins de neuf clubs après la Coupe du Monde, de Rennes à l’Étoile du Sahel (Tunisie), en passant, entre autres, par Lyon, Be?ikta?, Newcastle ou encore Al-Ahli (Qatar). Actuel team manager de la sélection sénégalaise, il anime également des stages de perfectionnement pour enfants à Lormont, en Gironde, la région de son enfance.

Pape Malick Diop : Le défenseur central au physique impressionnant a connu une année 2002 exceptionnelle avec un quart de finale de Coupe du Monde, une place de vice-champion d’Afrique, ainsi qu’une Coupe de France remportée avec son club, Lorient. Après quelques saisons en Bretagne, il signe à Metz en 2006 et réussi à faire remonter le club lorrain en Ligue 1. Depuis, il navigue entre le Sénégal, et la France, où il a passé il y a quelques années ses diplômes d’entraîneur. En 2018, il fut notamment coach assistant à Neuilly-sur-Marne, en amateur.

Ferdinand Coly : Après la Coupe du Monde, le latéral sénégalais a disputé quelques matches avec Lens, avant de filer en Premier League (Birmingham City), puis en Italie (Pérouse puis Parme). Il est surtout connu pour avoir été le premier joueur africain à avoir fait condamner un club italien (le Hellas Vérone en 2005) pour du racisme en tribunes. Coordinateur de la sélection sénégalaise jusqu’à la CAN 2012, Coly est désormais reconverti dans les affaires (immobilier, agriculture, commerce du poisson).

Habib Beye : L’ancien joueur de l’OM et de Newcastle a continué de jouer pendant 10 ans après la Coupe du Monde. Après avoir raccroché ses crampons en 2012, il est devenu un consultant reconnu sur Canal +. Parallèlement, Beye a passé ses diplômes d’entraîneur, et il est également devenu coach du Red Star FC (National) fin octobre 2021. Deux carrières menées de front avec brio.Milieux

Aliou Cissé : Capitaine de l’équipe en 2002, Cissé a confirmé qu’il avait une âme de leader, puisqu’il est aujourd’hui sélectionneur du Sénégal, avec le succès que l’on connaît. L’ancien Parisien a en effet remporté la CAN 2022 face à l’Égypte en février dernier. Avant d’en arriver là, le milieu de terrain polyvalent a pas mal baroudé comme joueur, passant par Birmingham City et Portsmouth en Premier League, Sedan en Ligue 1 puis Nîmes en Ligue 2.

Salif Diao : L’ancien milieu de terrain défensif de Monaco et Sedan est aujourd’hui dans les affaires et dans la bienfaisance. Il a notamment créé sa fondation ainsi qu’un centre de formation à but humanitaire au Sénégal (Sport 4 Charity). Juste avant le début du Mondial 2002, Gérard Houllier l’avait recruté à Liverpool pour 8 millions d’euros, une belle somme pour l’époque. Il ne s’y est jamais imposé, puis il a filé à Stoke City, où il s’était un temps reconverti dans le scouting.

Amdy Faye : L’ancien milieu récupérateur de l’AJ Auxerre, vainqueur la Coupe de France en 2003, a connu cinq clubs anglais (Portsmouth, Newcastle, Charlton, Stoke City, Leeds) et un club écossais (Glasgow Rangers) avant de raccrocher les crampons en 2011. Depuis 2016, Faye s’est reconverti dans l’éducation. Il a notamment mis en place une école française au cœur de la ville sainte de Touba, au Sénégal.

Papa Bouba Diop : Le buteur du match d’ouverture face aux Bleus n’est plus de ce monde, ayant succombé à la maladie de Charcot, le 29 novembre 2020, à l’âge de 42 ans. Comme joueur, le milieu des Lions avait beaucoup bourlingué, de la Suisse (Grasshopper Zurich), à l’Angleterre (Fulham, Portsmouth, West Ham, Birmingham City), en passant par la France (Lens) ou la Grèce (AEK Athènes).Attaquants

El-Hadji Diouf : Incontestablement la star de l’équipe en 2002. Après avoir compilé les trophées avec Liverpool ou les Rangers, le Ballon d’or africain 2001 et 2002 a tenté une dernière expérience de joueur en Malaisie en 2015. Aujourd’hui, il est directeur sportif du Guédiawaye FC, un club de D2 sénégalaise, tout en étant « ambassadeur itinérant » et membre du staff d’Aliou Cissé pour le Sénégal. Le 10 mai dernier, il a été décoré du titre honorifique d’Officer National du Lion.

Khalilou Fadiga : L’ancien attaquant d’Auxerre et de l’Inter Milan est aujourd’hui un véritable touche-à-tout : tantôt consultant pour la RTBF ou beIN Sports lors des grandes compétitions, tantôt conseiller marketing du président de la Fédération sénégalaise, il est également ambassadeur itinérant pour la jeunesse du Président Macky Sall, membre de la commission technique de la Confédération africaine de football, ou encore PDG de deux sociétés de trading basées sur les matières premières.

Moussa Ndiaye : L’attaquant des Lions a beaucoup voyagé après la Coupe du Monde, d’abord en France (Sedan, Istres, Ajaccio, Auxerre), puis au Qatar (Al Rayyan et Umm Salal), avant de terminer sa carrière au Sénégal, à l’ASC Diaraf puis à l’AS Douanes.

Henri Camara : Légende vivante au Sénégal et longtemps meilleur buteur de l’histoire de la sélection, Camara a été le grand artisan du succès face à la Suède, grâce à son doublé décisif. L’ancien Sedanais, toujours recordman du nombre de sélection avec les Lions (99), a pris sa retraite en 2018, après avoir connu 6 clubs en Premier League et autant dans le Championnat grec. Le quadragénaire s’est reconverti avec succès dans l’immobilier, possédant plusieurs appartements à Paris, des immeubles à Dakar et des terrains nus un peu partout au Sénégal.

Pape Thiaw : L’ancien attaquant de Strasbourg et de Metz est devenu entraîneur une fois sa carrière terminée. Il a officié pendant plus de deux ans au Niarry Tally, un club de première division sénégalaise, avant d’en être limogé en février 2021. Aujourd’hui, il est sélectionneur de l’équipe nationale locale du Sénégal.
Entraîneur

Bruno Metsu : « Bruno Metsu est quelqu’un qui est venu de nulle part et qui a été plus Sénégalais que n’importe quel Sénégalais sur Terre. » Ces propos, signés El-Hadji Diouf pour FIFA+, valent tous les hommages, et en disent long sur l’impact qu’a eu le technicien français sur le football sénégalais.

Durant les dix ans qui ont suivi la Coupe du Monde et l’exploit des Lions, il a pris son baluchon et a entraîné dans différents clubs ou sélections au Qatar, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Il est décédé en octobre 2013, des suites d’un cancer, à l’âge de 59 ans.