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Le directeur exécutif de la section d’Amnesty International (AI) Sénégal, Seydi Gassama, a participé à la marche pacifique de solidarité avec la population de Ndingler ce vendredi 23 décembre 2022. La marche a pris départ sur l’avenue Bourguiba au Rond-point FASTEF jusqu’au rond-point Jet d’eau. Elle avait pour but de décrire la situation périlleuse vécue ces populations depuis l’arrêté préfectoral leur interdisant toute activité agricole sur leurs propres terres à cause de leur conflit avec Babacar Ngom.

« Chers compatriotes d’ici et d’ailleurs, et citoyens du monde entier, nous voici aujourd’hui marcher sur les terres de la capitale pour réclamer les nôtres confisquées depuis deux longues années. Pour rappel, M Babacar Ngom propriétaire de la sedima était venu dans un premier temps le 7 février 2014, accompagné du maire sortant solliciter un partenariat avec les paysans de Ndingler. Je cite « je suis venu aujourd’hui accompagné de votre maire parce que j’ai une délibération de 300 ha dont les 80 ha sont situés dans le périmètre communal de Ndiaganiao », ont déclaré ces populations.

Avant de poursuivre: « Alors nous aimerons nouer une collaboration avec vous. Cinq ans plus tard, le monsieur brandit un titre foncier sans que les paysans en soient informés durant toute la procédure administrative. Dans l’illégalité, il décide quand même d’engager un bras de fer avec les paysans. Cette situation conflictuelle a conduit à une attaque dangereuse de ses ouvriers sur les paysans; ce qui avait poussé l’actuel préfet de Dakar, préfet de Mbour à l’époque des faits, de sortir un arrêté ».

Les populations de Ndingler, avec le soutien d’Amnesty International, d’affirmer: « Cet arrêté N° 059/DMB/P en date du 4 mai 2021, interdisait toute activité agricole sur la superficie d’une étendue de 80ha que nous exploitions des décennies avant l’installation de la Sedima. Ledit arrêté était pris de façon provisoire suite à l’agression des travailleurs de la sedima, plus d’une centaine contre trois paysans venus effectuer des travaux en pré-hivernage. Voici donc le contexte qui a prévalu à une interdiction à durée indéterminée. Nous voudrions préciser que cette interdiction n’affecte en rien la Sedima et à ses activités, qui continue d’exploiter son domaine au détriment des paysans de Ndingler qui assistent avec tristesse à ce spectacle désolant d’une perte de l’essentiel des terres qui leur restent aujourd’hui ».

Ainsi, disent-elles, « Nous marchons, vieux, jeunes, hommes et femmes pour dénoncer une injustice qui a trop duré, une injustice qui continue de semer le désarroi et provoquer l’enlisement de la pauvreté. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Nos moyens de survie face aux difficultés auxquelles nous sommes confrontées sont très limités. Nous ne bénéficions pas des projets agricoles mis en œuvre par le gouvernement parce que nos terres sont fertiles. Alors, il faut les céder ou disparaitre. Nous marchons pour informer l’opinion qu’avec les villages voisins comme celui de Djilah, nous vivons en parfaite harmonie depuis la nuit des temps. Nos champs sont imbriqués et jamais il n’y a eu de difficultés entre les communautés encore moins un sentiment de haine entre nous ».

Elles ajoutent: « Nous marchons pour recouvrir nos terres et nous en demandons l’arbitrage du Président de la République la seule personne, qui aujourd’hui est capable de trouver issue définitive et heureuse à cette situation malheureuse qui a trop duré. Le président de la République détient à lui seul le pouvoir de restituer les terres aux ayants droit; ce qui sera une issue définitive, équitable et heureuse. SUNU SUF SUNU DUND SUNU SUF SUNU YAAKAR RENDEZ-NOUS NOS TERRES ! ».

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