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« Le drame de Kaffrine, suivi 48 heures après, d’un Conseil interministériel, est là pour nous rappeler ce qui s’est passé lors du naufrage du Joola. Aujourd’hui le transport est des plus irréguliers dans la sous-région et ce qui se passe au Sénégal ne se produit que dans notre pays, et nulle part ailleurs ». Une remarque largement partagée par les Thiessois, selon qui, «L’Etat, plutôt que de prendre le taureau par les cornes, n’aura convié à ce énième conclave que pour anesthésier le peuple sénégalais qui refuse un saupoudrage».
«Sur la question de la sécurité routière, toutes les conclusions susceptibles de l’être ont déjà été élaborées et soumises à l’appréciation de l’Etat », s’offusquent des professionnels du secteur et voyageurs trouvés à la gare routière de Thiès, à la sortie de la ville sur la route de Dakar. Déjà, ils se disent convaincus du « non-respect, donc la non-exécution, des fortes mesures arrêtées par un Conseil interministériel de plus convoqué par le Premier ministre Amadou Bâ sur la question des transports routiers et de la sécurité ». Aussi de regretter : « Le drame de Kaffrine révèle le non-respect de la réglementation pour assurer la sécurité des voyageurs et la faiblesse des autorités en charge de l’application des mesures ». 

Les professionnels du secteur, à la gare routière de Thiès, ne manquent pas d’alerter : « Le problème du transport au Sénégal ainsi que les accidents ont encore de beaux restes devant nous. Ils ont des lendemains qui déchantent ». Tout simplement parce que, remarquent des voyageurs, « Nous assistons à une faiblesse de l’État devant une pression quasi permanente des syndicats de transporteurs ». Moustapha Sow, en partance pour Louga, s’offusque : « A chaque fois que l’État prend une batterie de mesures pour alléger le secteur du Transport ou pour réduire les accidents, voilà que ces transporteurs, venus de nulle part, brandissent la menace de la paralysie du système économique, par des grèves ». Ça veut dire quoi ? « Qu’il est temps maintenant que l’État prenne, par devers lui, la responsabilité de règlementer le secteur du transport », suggère-t-il. Cette dame, Aïcha Soumaré, en route pour la capitale, Dakar, de se demander : « Comment peux-tu comprendre qu’un syndicat puisse s’arroger le droit de légiférer le secteur du Transport dans un pays qui a un État, qui a un pouvoir public, qui a un ministère du Transport ».
Les gares routières : «Un État dans un État»
Des voyageurs Thiessois, dans l’angoisse de « vivre tous les jours dans la hantise d’une catastrophe », considèrent les gares routières comme un «Pouvoir», un «État dans un État». Pour la bonne et simple raison, pensent-ils, que «L’État, les pouvoirs publics, n’ont aucune compétence dans la manière dont les gares routières fonctionnent ». Ils expliquent que « C’est eux qui fixent tout, réglementent tout, qui sont prêts à apprécier selon leur beau vouloir la pertinence ou non d’une décision publique de l’État». Aussi d’indiquer : « Il est temps maintenant que l’État reprenne son autorité dans ces gares routières-là ». L’enseignant Amadou Kouly Diop trouvé à bord d’un taxi «7-Places» en partance pour Saint-Louis, lui, de regretter le fait que « L’État ait perdu tout pouvoir régalien dans les gares routières au profit de syndicats ou d’autres groupes qui s’arrogent le droit et le devoir de réglementer le Transport au niveau de l’État et du pays ». Il dit constater que « des voitures qui, en temps normal, devraient contenir 50 personnes, sont maintenant à 70 passagers. Beaucoup d’autres véhicules subissent une transformation technique et passent de 5 à 7 mètres. Des bus pour passagers sont comparables à des cars de bagages, à des camions pour transport de bagages ».

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